Onze passagers ont porté plainte pour mise en danger d’autrui suite à l’explosion en vol d’un moteur sur un Airbus A380 de la compagnie aérienne Air France en septembre dernier.

Onze des 496 passagers présents sur le vol du 30 septembre 2017 d’Air France, entre sa base à Paris-CDG et l’aéroport de Los Angeles, ont selon leur avocat porté « plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui ». Bertrand Courtois a expliqué à France Info que dix des plaignants résident en France et un aux Etats-Unis ; la plainte déposée le 11 décembre précise que « les conditions qui ont suivi la perte du moteur ont été extrêmement traumatisantes pour les passagers et l’équipage, ainsi qu’il ressort d’un grand nombre de témoignages, tous concordants ». D’autres incidents affectant des moteurs A380 « ayant été constatés, les passagers ont le droit de savoir très précisément ce qu’il s’est passé », ajoute l’avocat.

L’A380 immatriculé F-HPJE d’Air France, transportant 496 passagers et 24 membres d’équipage, avait été forcé d’atterrir au Canada suite à l’explosion du moteur 4. L’appareil est revenu à Roissy début décembre, après l’installation sous son aile d’un moteur de rechange (qui n’a pas été utilisé mais servait à équilibrer l’appareil). Il a depuis été remis en service, effectuant par exemple mercredi et jeudi une rotation entre Paris-CDG et Johannesburg.

Le moteur endommagé par une « avarie non contenue », un GP7200 construit par les américains General Electric et Pratt & Whitney au sein de Engine Alliance, a été acheminé au centre de maintenance du motoriste à Cardiff (Royaume-Uni) ; il avait été « déposé dans le but de préserver son intégrité en amont des actes d’enquêtes à venir », expliquait le BEA dans son dernier communiqué début octobre, « la recherche et la récupération d’éléments détachés » du moteur endommagé se poursuivant parallèlement au Groenland. Selon les premières constations, la soufflante s’est détachée en vol, entraînant avec elle la perte de l’entrée d’air.

Des sources « proches du dossier technique » ont déclaré à Déplacements Pros soupçonner « la volonté de certains plaignants d’obtenir des indemnités financières plus importantes que celles prévues » pour le retard causé par l’accident.