La République démocratique du Congo (RDC) a décidé de réduire de 7 à 4 vols par semaine les vols de Brussels Airlines vers Kinshasa. A l’origine officielle de la brouille, un manque de « réciprocité dans l’exploitation des services aériens internationaux entre la RDC et le Royaume de Belgique ».

« Le nombre des fréquences hebdomadaires allouées à votre compagnie Brussels Airlines est réduit de sept à quatre à partir du lundi 5 février 2018 », a indiqué le directeur général de l’aviation civile congolaise, Jean Tshiumba Mpunga, dans un courrier adressé à la représentante de la compagnie aérienne à Kinshasa. Avec Air France, Brussels Airlines est la seule compagnie européenne à desservir Kinshasa depuis l’Union européenne alors que Congo Airways, la compagnie nationale de RDC, qui tente de sortir de la liste noire européenne, est toujours empêchée de survol du ciel européen.

Dans Radiookapi, Al Kitenge, analyste économique, estime ainsi que  la décision de l’Autorité de l’aviation civile est politique. Car, selon lui, l’application du  principe de réciprocité des services aériens internationaux n’est pas l’apanage de Brussels Airlines.

«Il faut aller au-delà de cette décision et se poser la question de savoir si nous sommes en capacité d’assurer la cause de cette demande qui est la réciprocité, ça veut dire la capacité à la Belgique d’accepter que nos vols aillent en Belgique. Je crois que c’est une question qui dépasse la seule société Brussels Airlines. C’est une question qui concerne la qualité de notre station et la sécurité  aéronautique à laquelle nous sommes censés répondre», explique Al Kitenge.

Les autorités de la RDC demandent également la fermeture du consulat à Lubumbashi alors que Kinshasa ferme son propre consulat à Anvers. Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères belge, confirme des relations bilatérales dégradées :  « Nos relations sont évidemment compliquées parce qu’il y a une crise depuis 2016 au Congo. Normalement des élections auraient dû avoir lieu, en vertu de la Constitution, à la fin de 2016. La situation est compliquée, elle l’est d’ailleurs aussi pour une partie de la population sur le plan humanitaire. Elle l’est aussi sur le plan sécuritaire: il y a des incidents de sécurité dans plusieurs régions du pays. Mais nous travaillons sur cette sortie de crise avec l’ensemble des partenaires européens et internationaux, en espérant que l’on puisse réellement trouver une solution à cette situation au Congo. On sait que chaque fois qu’il y a une crise politique importante au Congo, cela complique les relations bilatérales avec la Belgique. »