La compagnie aérienne Corsair International défend le maintien d’une concurrence saine et loyale sur la ligne entre l’île de la Réunion et Madagascar, revendiquant le maintien de ses droits de trafic face au partenariat signé entre Air Austral et Air Madagascar.

Alors que se tiendront ce 28 février 2018 des négociations sur les droits de trafic entre les deux îles, que l’état malgache veut remettre en cause depuis novembre dernier, la filiale française du groupe TUI explique dans une lettre ouverte que l’ouverture en 2017 de la desserte entre les aéroports de Saint Denis-Roland Garros et Antananarivo-Ivato « a permis à plus de personnes de voyager à des prix compétitifs ». Et elle souligne les risques de « retour à une situation de monopole » qui aurait pour conséquences une baisse du trafic et une augmentation des prix. Après avoir obtenu en 2016 les droits de trafic de la part des autorités malgaches, Corsair avait lancé cette ligne régionale le 9 avril 2017, en proposant « un tarif avec bagage à 238€ TTC ainsi qu’un tarif sans bagage à 198€ TTC, ce qui permet de donner le choix au client et de ne pas faire payer ceux qui n’ont pas de bagage ». Les passagers réunionnais « doivent bénéficier de tarifs compétitifs et Corsair s’y engage », assure-t-elle, tout en comparant ses propres tarifs à ceux en Europe, nettement plus bas sur des routes plus longues : il ne s’agit donc « en aucun cas ni de dumping ni de pratiques anticoncurrentielles ».

Corsair avait obtenu le 20 octobre 2016 des droits de trafic de la part de l’Aviation Civile de Madagascar pour desservir l’axe Saint-Denis – Antananarivo, avec l’ambition de positionner 2 vols hebdomadaires et d’apporter 17 000 passagers régionaux supplémentaires par an. Avec un apport net de 16 041 passagers en huit mois entre les deux îles, Corsair « dépassera très largement l’objectif fixé » ; elle « contribue donc, et de façon significative, à la croissance du trafic » entre La Réunion et Madagascar en 2017. La compagnie française souligne en outre que cette liaison régionale est utilisée « très majoritairement par des voyageurs réunionnais souhaitant faire un séjour à Madagascar (64%), et des passagers en provenance de France métropolitaine (26%) ». Les passagers malgaches représentent donc moins de 10% de son flux de voyageurs. Il n’y a donc aucun détournement de la clientèle d’Air Madagascar, et la croissance du trafic répond aux ambitions du Ministre du Tourisme malgache de développer le tourisme et d’atteindre 1 million de touristes en 2020. Grâce à Corsair, les voyageurs ont accès « à plus de sièges à des prix compétitifs, permettant ainsi à plus de personnes de voyager ».

Corsair rappelle aussi que depuis 21 ans, « elle accompagne le développement touristique de la Grande île » : malgré les crises, elle a toujours maintenu sa présence à Madagascar aux côtés des Autorités malgaches, et a toujours soutenu les actions de promotion de la destination Madagascar par un partenariat avec l’Office National du Tourisme de Madagascar, ainsi que sa participation à des salons du tourisme en Europe, des éductours ou des voyages de presse faisant connaître la destination Madagascar. Au cours de l’année 2016, Corsair a mené plusieurs études dans l’objectif d’ouvrir des liaisons régionales visant à promouvoir le développement touristique des îles de l’Océan Indien (îles Vanille) à travers notamment le développement de séjours combinés inter-îles à partir de la Réunion mais également une offre régionale complémentaire à l’offre existante à des prix attractifs. Le développement de la concurrence est « en totale adéquation avec les objectifs du gouvernement malgache, comme indiqué dans la lettre de politique nationale du tourisme & Plan Emergence 2030 porté par Monsieur le Président de la République de Madagascar ».

L’exclusion de Corsair de la liaison Réunion/Antananarivo serait préjudiciable au développement de Madagascar, conclut la compagnie qui souhaite poursuivre le développement du trafic régional afin de maintenir une situation de concurrence saine et loyale dans l’intérêt de ses clients. Ce qui signifie « la présence d’au moins deux compagnies sur la ligne pour pouvoir offrir aux clients des prix compétitifs et éviter les situations de monopole ». Eviter cette situation de monopole dans le contexte du récent partenariat stratégique entre Air Austral et Air Madagascar « justifie pleinement » le maintien des droits de trafic de Corsair sur la ligne entre les deux îles.