Un Antonov An-26 de l’armée russe s’est écrasé peu avant son atterrissage dans une base aérienne de Syrie, tuant les 33 passagers et six membres d’équipage qui se trouvaient à bord, tous des militaires. Dans l’enquête sur l’accident de Saratov Airlines en février, les autorités ont nié l’authenticité de l’enregistrement des conversations du cockpit diffusées par des médias locaux.

L’An-26 s’est écrasé le 6 mars 2018 à 500 mètres de la piste d’atterrissage de la base russe de Hmeimim, près de Lattaquié sur la côte méditerranéenne. Le ministère de la défense russe a immédiatement évoqué un possible problème technique « selon des informations préliminaires », niant toute possibilité que l’appareil ait été la victime de tirs – alors que la base avait été attaquée au mortier en décembre, faisant deux morts parmi les soldats russes. Une enquête a été lancée, le président Vladimir Putin exprimant ses condoléances aux familles des victimes tandis que le premier ministre Dimitri Medvedev parlait de « perte irréparable ».

L’accident est le plus grave de l’aéronautique militaire russe depuis décembre 2016 et le crash d’un Tupolev Tu-154 dans la Mer Noire, qui avait entrainé la mort des 92 personnes à bord lors d’un vol justement vers cette base de Syrie, dont 62 membres des Chœurs de l’Armée Rouge et des journalistes.

Crash d’un avion militaire en Syrie : 39 morts 1 Air Journal

©Papas-Dos

Dans l’enquête sur un autre accident, celui de Saratov Airlines qui avait fait 71 morts le mois dernier près de Moscou, les autorités russes ont démenti hier l’authenticité de la conversation des pilotes publiée par l’agence locale RBC. Dans l’enregistrement, ont entendrait le commandant de bord crier « Altitude, Altitude, Altitude! » après un échange « peu amène » avec le copilote sur la vitesse et la direction de l’avion. L’alarme terrain retentit ensuite, le commandant de bord criant « Up ! » et quelques secondes plus tard « c’est fini » suivi d’une malédiction. Le commandant de bord Valery Gubanov avait 5099 heures de vol à son actif dont 2147 sur Antonov An-148 (y compris chez Rossiya Airlines, qui loue les Antonov à Saratov Airlines) et le copilote arménien Sergey Gambaryan 812 heures de vol sur ce type.

Rappelons que dans cette enquête, le MAK (équivalent russe du BEA français) privilégie l’hypothèse du givrage des sondes Pitot ; un dysfonctionnement du système de chauffage des sondes, ou une défaillance de l’équipage à mettre ce système en marche, aurait alors provoqué une accumulation de glace sur les sondes, entraînant une mauvaise lecture de la vitesse par les systèmes de l’avion. Les pilotes auraient alors désactivé le pilote automatique, l’avion plongeant vers le sol à un angle entre 30° et 35°. L’An-148 a explosé à l’impact.