En février 2018, Airbus a enregistré des commandes de 40 avions, réparties entre l’A380 et la famille de monocouloirs A320, tandis que ses 38 livraisons incluent le premier A350-1000 et sept A350-900. L’A350-800 a officiellement disparu du carnet de commandes, la compagnie aérienne Asiana Airlines ayant converti ses huit exemplaires en autant de modèles plus grands, tandis que le ralentissement de production des superjumbos et des A400M entrainera bien un processus social qui pourrait concerner 3700 employés.

L’avionneur européen met sans surprise en avant la commande le mois dernier de 20 Airbus A380 par Emirates Airlines (plus 16 options), « réaffirmant l’engagement de ce transporteur basé aux Emirats Arabes Unis dans le programme d’avions de ligne et soulignant son rôle de premier client » pour le superjumbo. Les livraisons de ces A380 « de dernière génération » commenceront dès 2020, assurant un taux de production durable de six avions par an au cours des 10 prochaines années. L’autre transaction du mois dernier concernait 20 Airbus A320neo, par un client non identifié. Compte tenu des 17 réservations et des annulations, les commandes nettes enregistrées par Airbus au cours des deux premiers mois de 2018 ont totalisé 43 appareils.

Au premier rang des livraisons de février figure le premier A350-1000, remis à la compagnie de lancement Qatar Airways. Sept A350-900 ont également été fournis aux clients au cours du mois, ainsi que 29 appareils de la famille A320. Airbus a inclus dans ces livraisons un A330-200, qui sera converti par sa division Defense & Space en configuration MRTT (Multi-Role Tanker Transport) pour un opérateur militaire.

Sur la base de l’activité commandes et livraisons du mois, le carnet de commandes (backlog) d’Airbus au 28 février était de 7243 avions, dont 6126 de la famille A320, ainsi que 308 A330, 700 A350 et 109 A380.

Ce carnet n’inclut plus aucun A350-800, son dernier client Asiana Airlines ayant finalement officialisé leur conversion en  autant d’A350-900. La compagnie basée à Séoul en Corée du Sud a déjà mis en service quatre des vingt A350-900 désormais commandés ; elle attend aussi dix A350-1000. Les six A330-800 destinés à Hawaiian Airlines ont également disparu, l’annulation de cette commande étant datée du 27 février ; rappelons que la compagnie basée à Honolulu vient d’annoncer une commande de dix Boeing 787-9 Dreamliner.

Airbus : 40 commandes et 38 livraisons en février, A350-800 enterré et emploi 1 Air JournalAirbus a d’autre part confirmé « l’ajustement » des cadences de production de ses programmes A380 et A400M : le nouveau plan prévoit la production de six A380 et de huit A400M par an à compter de 2020. Airbus s’engage à présent dans un « processus social formel » avec les représentants du personnel aux niveaux européen et national, en vue d’analyser les « impacts potentiels » de cette décision sur les effectifs de l’entreprise et de lancer conjointement des mesures d’atténuation. Airbus estime que ces mesures affecteront 3720 postes sur les sites situés dans les pays fondateurs de l’entreprise : la France (470 dont 320 à Toulouse , 100 à Nantes et 70 à Saint-Nazaire selon FO), l’Allemagne (1900), le Royaume-Uni (450 à Filton) et l’Espagne (850 à Séville). Les syndicats ne s’attendant à aucun licenciement sec, l’avionneur s’engageant « à gérer toute implication sociale de manière responsable – comme elle l’a déjà fait avec succès à plusieurs reprises par le passé », et se disant convaincu qu’il pourra « proposer des opportunités à la plupart des employés impactés, dans les programmes qui connaissent actuellement une montée en cadence ». Gérant une mobilité de 12% chaque année, Airbus est en mesure d’adapter son niveau de flexibilité à travers ses divisions, fonctions et filiales afin de faciliter le redéploiement du personnel vers d’autres programmes. Airbus explique qu’il se doit de « garantir un flux de production optimal » pour ses produits. Ces ajustements de cadence fournissent « une meilleure visibilité aux clients, aux fournisseurs et aux employés pour les années à venir ». L’entreprise communiquera, en temps utile, de plus amples informations sur l’avancée des discussions avec les partenaires sociaux.

L’ajustement des cadences de production de l’A380 fait suite à une commande récente (par Emirates Airlines) qui garantit une visibilité au programme pour les années à venir. Tel qu’annoncé précédemment, Airbus sera, sur la base de six livraisons par an, en mesure de produire l’A380 d’une manière industrielle efficiente au cours des prochaines années. Cette base permet à Airbus de mener de nouvelles campagnes de vente qui pourraient entraîner une augmentation des niveaux de production. Concernant le programme A400M, la production sera portée à huit exemplaires par an à partir de 2020, après la production de quinze appareils en 2018 et de onze en 2019. Cet ajustement est le fruit de discussions menées avec les nations clientes de lancement de l’A400M ; Airbus explore des opportunités à l’export pour dépasser ce niveau.