Alors que Ryanair affronte la grogne sociale de ses équipages de cabine en Belgique, Espagne, Italie et au Portugal, un steward français a détaillé pour le journal 20 Minutes les dures conditions de travail au sein de la low cost irlandaise.

Grégoire*, un steward français de 27 ans a travaillé seulement 7 mois pour la low cost avant d’intégrer une autre compagnie. Démarrant sans expérience, il passe une audition de recrutement en Espagne. Puis, il s’envole vers l’Allemagne se former six semaines. Ce qui lui coûtera « 500 euros pour les frais d’inscription, 2 400 euros pour la formation, 700 euros pour le logement en chambre double et la nourriture n’était pas fournie », rapporte le journal 20 Minutes. Une fois son diplôme en poche, il travaillera quatre mois en Allemagne et trois mois en Espagne avant de convoler pour une autre compagnie lui proposant des conditions et salaires autrement plus avantageux. « J’avais un contrat de travail irlandais et la compagnie m’a ouvert un compte bancaire là-bas pour que je puisse y payer mes impôts », raconte-t-il. Il assure voler 85 heures de vol par mois en moyenne (souvent deux vols par jour), « ce qui est énorme dans l’aviation » pour un misérable salaire ne dépassant pas les 1300 euros par mois. Les frais de nourriture y compris pour l’eau restent à sa seule charge. Ryanair n’offre pas les gants non plus ni gel désinfectant pour le nettoyage des avions durant les escales de 25 minutes.

Mais la pression repose aussi sur les performances commerciales de chaque steward et hôtesse de l’air, incités à vendre autant qu’ils le peuvent à bord boissons et collations de la low cost. Des quotas sont imposés, avec avertissement distribué en cas d’objectif non atteint. Il peut même arriver de se faire convoquer au siège, cette politique créant un climat malsain entre équipiers et un taux élevé de turn over au sein de la compagnie.

Grégoire a aujourd’hui changé de compagnie et assure gagner deux fois plus aujourd’hui tout en volant moins (50 heures par mois).

* Le prénom a été changé.

Un steward détaille ses conditions de travail chez Ryanair 1 Air Journal