La compagnie aérienne Iran Air a pris possession dimanche de cinq ATR 72-600 supplémentaires, alors que les nouvelles sanctions des Etats-Unis contre l’Iran prennent effet ce lundi à 23h59.

Les cinq 72-600 de 68 places ont été remis le 4 aout 2018 à la compagnie nationale iranienne selon la presse iranienne, atterrissant dimanche matin à l’aéroport de Téhéran-Merhabad où ils seront basés comme les huit précédents. Iran Air avait commandé vingt 72-600 en avril 2016, les quatre premiers étant livrés en mai 2017. La semaine dernière, le ministre français de l’économie Bruno Le Maire disait espérer livrer huit appareils avant le début des sanctions américaines, rétablies en conséquence du retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien.

ATR n’a pas officiellement commenté cette livraison ; l’avionneur franco-italien avait demandé une extension de la « période de grâce » de trois mois avant la mise en place des sanctions, sans effet. Le sort des sept 72-600 restant à livrer, dont l’assemblage a commencé, devrait être connu dans les prochains jours.

Le CEO de la compagnie nationale iranienne Farzaneh Sharafbafi espérait en juin recevoir onze nouveaux avions, dont huit ATR et trois Airbus. Ce dernier a déjà livré deux A330-200 (32 places en classe Affaires, 206 en Economie) et un A321 (12+182), sur les cent Airbus commandés ferme la veille de Noël 2016 : 38 appareils de la famille A330 (dont des A330-900neo), 46 appareils de la famille A320, et seize A350XWB.

Rappelons que les deux avionneurs européens sont directement concernés par les sanctions en raison du nombre de pièces américaines utilisées dans leurs appareils. Iran Air avait également signé en 2016 pour quinze Boeing 777-300ER et quinze 777-9, plus 50 737 MAX – dont certains devant être pris en leasing. Aucun Boeing n’a rejoint sa flotte depuis. La famille de monocouloirs remotorisés avait également eu les faveurs d’Aseman Air (30 fermes et autant d’options, accord officieusement finalisé en juin 2017 pour des livraisons entre 2022 et 2024), de Qeshm Air (dix MAX et cinq 737-800 annoncés en juin dernier mais toujours pas officialisés), et de Kish Air en aout dernier avec un protocole d’accord pour une dizaine d’exemplaires. Fin avril 2018, le PDG de Boeing Dennis Muilenburg expliquait déjà qu’aucune livraison n’était prévue avant 2019 en raison justement de la reprise des sanctions.

ATR livre cinq 72-600 à Iran Air – de justesse 1 Air Journal