La compagnie aérienne Syphax Airlines cherche un partenaire capable de lui fournir des avions en plus de ses deux CRJ900. La reprise des vols a été reportée au printemps prochain.

Alors qu’elle avait envisagée une reprise en aout 2018, la compagnie basée à l’aéroport de Sfax-Thyna – dont les vols avaient cessé en 2015 – serait moins pressée. Interrogé par Forbes, son fondateur et directeur général Mohamed Frikha a affirmé que la certification (AOC) des autorités locales devrait être livrée en octobre. Les deux Bombardier CRJ900 loués chez Air Nostrum seront finalement utilisés en wet lease (location avec équipage) durant la saison hivernale ; en cas de manque de capacités, la compagnie nationale Tunisair serait « bien sûr prioritaire », assure le dirigeant qui ne voit pas sa compagnie renaitre en tant que concurrente. Nous allons développer Syphax Airlines en partenariat avec d’autres entreprises, a-t-il déclaré, soulignant que sa compagnie peut tout d’abord offrir « des ressources humaines. En aviation, le gros problème est de trouver l’équipage, de trouver les mécaniciens, de trouver le bon personnel pour exploiter une compagnie aérienne. Ici, en Tunisie, nous avons 300 équipages qui ont leurs diplômes… Nous les prendrons et nous ferons leur qualification. La même chose pour les mécaniciens – nous aurons un centre de maintenance et nous formerons les gens ici en Tunisie ».

En attendant, Syphax Airlines essaie de se procurer d’autres avions ; si elle opérait des Airbus A319 avant l’arrêt des opérations le 30 juillet 2015, elle vise désormais « des A320 ou des Boeing 737-800 ». En juillet dernier, le site Aeronews évoquait un partenariat avec une société américaine non dévoilée, mais ce sont aujourd’hui des partenaires « européens ou du Moyen-Orient », a précisé M. Frikha, ajoutant qu’il ne cherche que des appareils. Les vols réguliers, sur un réseau toujours non précisé mais qui comprendrait Paris et Toulouse, seront donc reportés au plus tôt au début de la prochaine saison estivale fin mars 2019, selon le journal économique. Le feu vert de la DGAC française pour des liaisons vers la France avait été obtenu avant l’été, assurait le dirigeant. « La deuxième chose que nous pouvons offrir à notre partenaire est la situation géographique de la Tunisie. La Tunisie est un pont entre l’Europe et l’Afrique – c’est très important pour développer le trafic », ajoute-t-il dans Forbes.

La formation des pilotes et des hôtesses de l’air et stewards a déjà commencé, et Syphax Airlines a désormais pour directeur général Mohamed Hamdi, ancien directeur de Nouvelair. La restructuration de la compagnie aérienne, mise en place par un administrateur judiciaire, a reçu en début de mois le feu vert d’un tribunal de Sfax ; elle devra réserver une partie des recettes de sa première année d’exploitation au remboursement d’une dette estimée à 171 millions de dinars tunisiens. La compagnie pourra « rembourser ses créanciers tunisiens et étrangers ainsi que ses passagers et rembaucher ses employés », affirmait Mohamed Frikha en juin, précisant que les bénéfices réalisés au titre de 2017 par Telnet « compensent les pertes dues à Syphax et plus encore ».

Tunisie : Syphax cherche des avions 1 Air Journal