Le syndicat d’hôtesses de l’air et de stewards SNPNC-FO avait appelé à la grève le 9 octobre, jour de mobilisation nationale contre la politique du gouvernement français. Sa branche chez la compagnie aérienne low cost easyJet relaie désormais cet appel.

Lancé principalement par la CGT et FO, les étudiants de l’UNEF et les lycéens de l’UNI, l’appel national à la grève mardi prochain entend protester contre la destruction du modèle social. Il avait été relayé le mois dernier par le SNPNC, invitant « l’ensemble des PNC de toutes les compagnies aériennes basées en France à participer à la journée de mobilisation interprofessionnelle pour défendre notre métier et le modèle social républicain ». Le syndicat demande l’application du Code du travail « aux PNC qui en sont exclus », la création de normes sociales protectrices aux niveaux français et européen ; il entend protester contre l’application forcée des règles européennes FTL (Flight time limitations) par les compagnies aériennes « avec la bénédiction des directeurs de la DGAC », contre l’exploitation des PNC qui sont aujourd’hui dans la plupart des compagnies « des travailleurs pauvres à la disposition totale de leurs employeurs ». Selon le SNPNC, les hôtesses et stewards font partie des 7% de salariés français non couverts par une convention collective de branche, et sont donc « soumis depuis toujours au bon vouloir des directions d’entreprise qui ne sont contraintes par aucun texte protégeant habituellement les conditions de travail ».

L’heure est grave, ajoutait le syndicat : « au prétexte de flexibilité et d’une précarisation au nom de l’adaptation à un monde digital, les durées de travail et la pénibilité explosent alors que nos salaires diminuent. Certaines compagnies payent leurs salariés français en dessous du SMIC. La politique libérale du gouvernement se traduit par une attaque frontale de notre profession et de ses représentants. Le collectif est menacé par le développement du chacun pour soi. Nous sommes pourtant une des professions les plus syndiquées (60% contre 8% de moyenne nationale). Nous devons réagir car personne n’est à l’abri. C’est en combattant là ou les emplois PNC sont les plus précaires et les moins rémunérés que nous protégerons le modèle social des grandes compagnies comme Air France ».

Cet appel a donc été rejoint par la branche easyJet du syndicat, qui appelle à la grève l’ensemble des PNC de la low cost basés en France : elle affirme dans un communiqué avoir même pris « une décision plus dure » parce que motivée par les retours des PNC de la low cost « sur la situation concernant les erreurs de paye et de calcul des primes de participation ». Le syndicat explique avoir déjà menacé easyJet de « cesser le travail au sujet des erreurs de paye », mais les plans d’action et de correction « qui ont permis de lever ces préavis d’arrêts de travail se sont tous avérés inefficaces ». Accusé « parfois à juste titre » d’avoir levé ces préavis de grève « trop facilement », le syndicat souligne que la participation à la grève nationale du 9 octobre fera « entendre votre ras-le-bol » à easyJet au sujet de sa gestion des salaires. Cette journée « doit cependant être très suivie par nous tous, autrement il nous sera très difficile, voire impossible, d’être en position de force vis à vis de la Compagnie qui aurait alors le champ libre pour continuer comme si de rien n’était », admoneste le SNPNC-EZY : « râler dans les galleys ou sur Facebook ça fait du bien, mais ça ne suffit pas »…