Des plongeurs auraient récupéré les boîtes noires du Boeing 737 MAX 8 de la low cost Lion Air, qui s’est écrasé en mer lundi entrainant la mort des 189 personnes à bord. Le directeur technique de la compagnie aérienne indonésienne a été suspendu.
Les sauveteurs travaillant dans la zone du crash du vol JT610, qui s’est abîmé en mer le 29 octobre 2018 13 minutes après son décollage de Jakarta-Soekarno Hatta en direction de l’aéroport de Pangkal Pinang dans l’île de Bangka au large de Sumatra, ont selon Kompas TV remonté à la surface les boîtes noires ce jeudi matin ; un plongeur a déclaré que l’ensemble était en partie enfoui aux milieux de débris. Hier, les « pings » émis par les balises des deux enregistreurs de vol du 737 avaient été détectés, le directeur de l’agence BASARNAS Muhammad Syaugi confirmant la localisation « générale » du fuselage, qui repose à une profondeur d’environ 35 mètres. Mais les eaux boueuses et la force des courants avaient jusque là empêché la cinquantaine de plongeurs de voir l’épave. Ils ont aussi repérés d’autres débris et objets appartenant aux passagers déposés sur le fonds de la mer de Java, ce qui confirmerait selon M. Syaugi que le fuselage se trouve « non loin du site ». Plusieurs navires équipés de sonars et radars sont déployés dans la zone de recherche, ainsi qu’au moins un robot sous-marin. Un objet d’une vingtaine de mètres de long aurait été repéré par la Marine indonésienne, sans que l’on sache s’il s’agit d’une partie du 737.
Lors d’une conférence de presse hier, un officiel a d’autre part confirmé que l’enregistrement des conversations entre le contrôle aérien Air Nav Indonesia et les pilotes du vol JT610 avait été obtenu, mais il n’en a pas révélé les détails. Les pilotes avaient été autorisés à faire demi-tour à leur demande, juste avant l’accident.
L’équipage du vol précédent du 737 MAX 8 immatriculé PK-LQP, entre Bali et Jakarta dimanche, a été interrogé par les autorités. Les problèmes techniques rencontrés lors de ce vol JT43 (problèmes réglés « selon les procédures » avant le décollage du vol fatal d’après le rapport de maintenance) auraient concerné la mesure d’altitude, une différence de pression affichée ayant contraint l’appareil à effectuer tout le vol à moins de 28.000 pieds comme recommandé. D’autres sources évoquent la mesure de vitesse, et rappellent l’incident d’un vol Etihad Airways en 2013, dont une sonde Pitot avait été bloquée par des guêpes durant les deux heures passées au sol à Brisbane.
Rappelons que ces informations ne pourront être confirmées qu’une fois les deux enregistreurs de vol analysés ; ils sont seuls à même de fournir une chronologie précise des événements ayant mené au crash, et donc déterminer s’il s’agit d’une panne technique, d’une erreur humaine ou d’un mélange des deux.
Le ministre indonésien des transports Budi Karya Sumadi a toutefois annoncé mercredi avoir « relevé le directeur technique de Lion de ses fonctions et son remplacement par quelqu’un d’autre, de même que les techniciens » qui avaient donné le feu vert au décollage du vol JT610. La suspension temporaire de Muhammad Asif permettra selon le ministre de rendre l’enquête « plus transparente et sans interférence ».
Tous les autres 737 MAX détenus par Lion Air (13 MAX 8 et MAX 9 mis en service), ainsi que l’unique MAX 8 de Garuda Indonesia, ont été soumis à inspection après l’accident, sans trouver de problème selon un communiqué du ministère des transports. L’examen de rapports de maintenance n’a pas non plus détecté de problème dans la mesure de vitesse ou d’altitude durant les trois derniers mois. Boeing n’a d’ailleurs pas demandé de vérification sur l’ensemble de la flotte de monocouloirs remotorisés dans le monde, soit 219 MAX 8 et MAX 9 livrés au 30 septembre.
Dakota a commenté :
1 novembre 2018 - 15 h 20 min
Si l’hypothèse IAS douteuses venait à être confirmée, cela nous rappellerait de sinistres souvenirs, mais le fait de ne pas disposer d’informations fiables sur la vitesse de déplacement de l’appareil par rapport au sol, aussi problématique soit-il, ne suffit pas à rendre l’aéronef en question totalement ingouvernable et ne saurait expliquer, à lui seul, le crash
Shôgun a commenté :
1 novembre 2018 - 18 h 01 min
Voilà une enquête rondement menée !
Les équipes du NTSB peuvent donc rentrer à la maison.
Merci Dakota.