Un passager a été condamné aux Etats-Unis à neuf ans de prison ferme pour une agression sexuelle commise sur une femme à bord d’un avion, alors qu’il était assis entre son épouse et sa victime.

Prabhu Ramamoorthy, un citoyen indien de 35 ans, a été reconnu coupable et condamné jeudi par un tribunal de Detroit (Michigan) à neuf ans d’emprisonnement. Lors d’un vol de nuit entre Las Vegas et Detroit en janvier sur la compagnie américaine Spirit Airlines, il avait «pénétré avec son doigt la femme qui dormait à côté de lui», selon l’acte d’accusation du procureur fédéral du Michigan, Matthew Schneider. «Cette agression sexuelle l’a réveillée, elle a vu son pantalon défait et a demandé de l’aide au personnel de bord». L’homme a été arrêté à la sortie de l’avion.

Selon la presse américaine, l’épouse de Prabhu Ramamoorthy se trouvait à côté de lui au moment des faits. Au réveil de sa victime -une Américaine de 23 ans- l’agresseur aurait fait semblant de dormir sur l’épaule de son épouse. «Tout le monde a le droit de se sentir en sécurité lors d’un voyage en avion», a déclaré le procureur fédéral. Prabhu Ramamoorthy sera expulsé en Inde une fois sa peine purgée.

Aux Etats-unis, le FBI, la police fédérale, a compétence pour enquêter sur les crimes commis à bord d’avions dans l’espace aérien américain ou impliquant des citoyens américains. Et à l’en croire, le nombre d’agressions sexuelles en plein vol a augmenté ces dernières années. Ses enquêteurs ont traité 63 cas d’agressions sexuelles dans les avions en 2017, contre seulement 38 trois ans plus tôt. Mais ce nombre serait bien plus élevé, les compagnies aériennes américaines cherchant à éviter la mauvaise publicité et de signaler les agressions à la police fédérale. 

Selon une enquête du site américain Slate parue en 2016, sur 2 000 PNC (personnel navigant commercial, hôtesses et stewards), 1 sur 5 déclarait avoir traité des plaintes pour des agressions sexuelles lors des vols. Dans moins de la moitié des cas, les autorités au sol ont été prévenues; et dans la grande majorité des cas, le ou les agresseurs ont pu quitter l’appareil et l’aéroport sans difficulté. «Nous avons des protocoles généraux pour les agressions en vol, mais il y a très peu de formations et de protocoles spécifiques» pour les viols et les agressions sexuelles, déplorait Sara Nelson, présidente de l’AFA, principal syndicat aérien américain de PNC.

Etats-unis : neuf ans de prison ferme pour une agression sexuelle à bord d'un avion 1 Air Journal