La compagnie aérienne XL Airways France aurait mandaté une banque d’affaires pour rechercher un nouveau « partenaire industriel », façon pudique de qualifier un éventuel repreneur. Un syndicat d’hôtesses de l’air et stewards appelle à la grève pour la mi-janvier.

Selon les informations de La Tribune, la compagnie française, mariée depuis deux ans à La Compagnie Boutique Airline au sein de Dreamjet Participation, aurait mandaté la banque d’affaires Degroof pour rechercher un partenaire industriel « sur lequel s’adosser ». Avec ses quatre Airbus A330-200 et -300, XL Airways chercherait ainsi à devenir « un outil de complémentarité pour une compagnie plus importante ». L’opération fait suite à la vente de son tour-opérateur Heliades la semaine dernière à Marietton, et le nouveau partenaire pourrait entrer dans le capital de la compagnie basée à l’aéroport de Paris-CDG « par le biais d’une augmentation de capital ou d’une cession, pour assurer le développement de la compagnie ». Sa sœur La Compagnie ne serait pas affectée par le processus.

Selon le quotidien économique, les « pistes les plus sérieuses » seraient à l’étranger avec des contacts en cours avec plusieurs compagnies, la crise sociale à Air France ayant mis fin à des débuts de discussions. Si la loi européenne interdit la prise de plus de 49,9% du capital d’une compagnie aérienne aux investisseurs non communautaires, La Tribune rappelle l’exemple de la manœuvre de Qatar Airways avec Meridiana, désormais renommée Air Italy. Et XL Airways « peut intéresser les compagnies qui une problématique de droits de trafic en France », lui explique un observateur. Chercher un partenaire sur qui s’adosser « est la façon pudique de parler d’une vente », ajoute un banquier d’affaires.

XL Airways France n’a pas communiqué ses résultats financiers annuels, clos fin septembre, mais elle devrait enregistrer de lourdes pertes d’exploitation, prise entre la hausse du prix du pétrole et la concurrence des low cost long-courrier. A l’instar de ces dernières, elle devrait reconfigurer ses avions avec une classe Premium – la classe Galaxy ayant pourtant été abandonnée en juin 2017.

Une décision qui n’est pas du goût du syndicat de PNC UNAC, représentant 22% des voix chez les hôtesses et les stewards de XL Airways France. Un préavis de grève les 12 et 13 janvier a été déposé, demandant un rattrapage du gel des salaires depuis 2007 via une « augmentation de 14,5% sur plusieurs années ». Dès le mois d’octobre, le syndicat prévenait que la perte de pouvoir d’achat de ses membres atteignait 10% ; et ce « retour au bi-classe » entrainera « de facto la suppression de notre cabine repos. Nous ne pouvons imaginer et encore moins accepter le retour à la position antérieure avec l’obligation de nous reposer au milieu des clients en fonction du remplissage », écrivait-il dans un tract.

XL Airways France transporte chaque année près d’un million de passagers vers les Antilles, les Caraïbes, l’océan Indien, les Etats-Unis et le bassin méditerranéen. Basée à Roissy, elle assure également des vols vers la Réunion au départ de Marseille, Lyon et Toulouse ainsi que des vols vers les Antilles au départ de Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Nantes, Lille et Brest. En complément de ses vols réguliers, la compagnie assure aussi toute l’année des vols affrétés pour le compte des principaux tour-opérateurs français et européens.

Publiée par UNAC XL sur Mercredi 31 octobre 2018

XL Airways : recherche de partenaires et grève en vue 1 Air Journal