La compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle a tenté de rassurer sur son état de santé financière, après la note d’une banque danoise qui évoquait un passage du nouvel an difficile en raison de sa dette.

Cela fait des mois que la spécialiste norvégienne du vol pas cher est l’objet de rumeurs sur sa prochaine faillite, le groupe IAG emmené par British Airways étant entré dans son capital au printemps et le groupe Lufthansa ayant entre autres admis son intérêt en juillet. Un analyste de la banque danoise Danske Bank a évoqué la possibilité que Norwegian ne puisse pas respecter les conditions de ses emprunts et que ses problèmes financiers empireraient début janvier en raison du poids de sa dette, une information reprise dans toute la presse scandinave. « Pure spéculation », a répondu la low cost, qui s’est aussi fendue d’un communiqué le 24 décembre 2018, mentionnant en particulier le lancement il y a six semaine d’un programme de réduction des coûts, #Focus 2019 (censé lui faire économiser 200 millions d’euros en 2019), des modifications du réseau et des ajustements de capacité pour répondre à la baisse de la demande saisonnière. « Nos liquidités sont satisfaisantes, nous attirons chaque mois des centaines de milliers de nouveaux passagers et, comme annoncé précédemment, nous travaillons actuellement à la vente d’avions de notre flotte, ce qui renforcera encore notre situation financière », souligne dans un communiqué Norwegian, qui a enregistré en novembre une hausse de trafic de 14%.

La low cost a récemment souffert de problèmes hors de son contrôle, entre problèmes de moteurs sur les Boeing 787 Dreamliner qui forment l’intégralité de sa flotte long-courrier et la fermeture de l’aéroport de Londres-Gatwick pour cause de drones (qui l’a d’ailleurs forcée a louer de nouveau l’Airbus A380 de Hi Fly vers New York-JFK). Norwegian annonce avoir trouvé un accord avec Rolls Royce à propos des 787, accord « qui aura un impact positif à partir du premier trimestre 2019 » ; les termes sont confidentiels. Elle ajoute avoir financé toutes les livraisons prévues au premier semestre de l’année prochaine, y compris le refinancement d’un Dreamliner déjà entré en service avec effet positif de 27,5 millions d’euros dès ce mois de décembre.

Le processus de vente d’avions, entamé avec la mise sur le marché annoncée en septembre des 60 Airbus A320neo commandés (les 30 A321LR devraient rejoindre sa flotte à partir de l’année prochaine, a priori en Argentine), « continue, et nous rencontrons un intérêt significatif pour notre flotte existante et nos futures livraisons », précise Norwegian, dont deux appareils attendus au premier trimestre 2019 qui font l’objet d’une lettre d’intention. Des discussions sont en outre en cours pour « la création d’une coentreprise pour la possession d’aéronefs » ; rappelons que les A320neo étaient destinés à être loués à d’autres compagnies aériennes, dont Hong Kong Express et Qingdao Airlines, via sa société de leasing Arctic Aviation Assets (AAA).

Endetté à hauteur de 2 milliards d’euros, le transporteur norvégien a perdu près de 31 millions d’euros l’an dernier, après un bénéfice net de 128 millions d’euros en 2016.

Norwegian n’est pas au bord de la faillite 2 Air Journal