Alitalia devrait annoncer ce mardi le nom de la compagnie aérienne étrangère qui la reprendra aux côtés de Ferrovie dello Stato (FS), le groupe Lufthansa restant candidat à condition d’avoir le contrôle total mais Delta Air Lines étant donné favorite – peut-être en partenariat avec Air France-KLM.

Le 29 janvier 2019 devrait être une date décisive dans le processus de relance de la compagnie nationale italienne, sous « administration extraordinaire » depuis mai 2017 : FS, à la tête des négociations, devrait dévoiler le nom du futur partenaire étranger sur lequel Alitalia pourra s’adosser afin de maintenir sa présence dans le ciel transalpin. Deux noms restent constamment cités par la presse italienne, à commencer par Delta Air Lines. Son entrée dans le capital d’Alitalia aurait l’assentiment du gouvernement italien, car selon La Stampa elle « n’entrainerait aucune suppression d’emploi », serait « plus facile à mettre en œuvre » et renforcerait la présence du transporteur transalpin sur l’intercontinental. Sa richesse permettrait en outre de régler en partie la question du remboursement exigé par l’Europe du prêt-relais de 900 millions d’euros accordé par le gouvernement italien.

Mais les dernières rumeurs portent sur un scenario dans lequel la compagnie américaine s’allierait à Air France-KLM, dont elle est actionnaire, les deux se partageant à part égale 40% du capital d’Alitalia – au prix de la suppression de 2000 à 3000 postes selon TourMag. Le groupe franco-néerlandais n’entrerait officiellement en lice qu’une fois le choix de Delta finalisé, restant pour l’instant un simple « observateur ». Rappelons que les quatre compagnies aériennes sont liées par une coentreprise sur l’Atlantique nord, et membres de l’alliance SkyTeam ; et qu’Air France a possédé jusqu’à 25% du capital d’Alitalia..

Le groupe Lufthansa n’a de son côté pas changé de position : il est « intéressé par une prise de contrôle total à long terme » d’Alitalia, a déclaré hier Harry Hohmeister, membre du directoire, selon qui la compagnie italienne garderait son indépendance opérationnelle. La puissance économique du groupe est selon lui « une raison suffisante pour que les responsables d’Alitalia se demandent s’ils souhaitent faire partie d’un système européen solide ou choisir une autre voie ». Mais les conditions de la reprise restent les mêmes : pas de présence du gouvernement italien dans le capital, et des suppressions de postes préalables à la restructuration – des conditions qui avait été rejetées par le nouveau gouvernement italien. Le CEO du groupe allemand Carsten Spohr avait pourtant officialisé l’automne dernier son renoncement à une prise de participation, expliquant qu’il est « hors de question pour nous d’investir aux côtés d’une entité publique » comme FS. En revanche, il annonçait qu’un « accord de partenariat commercial avec Alitalia est dans l’agenda pour les prochains mois ».

Un nom semble en revanche avoir disparu de la machine à rumeur : celui de la low cost easyJet, qui avait déposé en octobre une « offre révisée » en ligne avec sa « stratégie actuelle en Italie », réaffirmant être « toujours intéressée par une Alitalia restructurée dan le cadre d’un consortium ». Son offre serait moins attrayante car impliquant l’achat d’une partie de la flotte et le recours à « un nombre réduit de personnel », croit savoir la presse italienne ; mais une prise de participation plus tard n’est toutefois pas exclue.

Si FS sort un ou des noms ce mardi, ils seront soumis au gouvernement italien qui devrait prendre une décision finale d’ici la fin février. Alitalia a enregistré 21.491.659 passagers l’année dernière (+0,9% par rapport à 2017), une croissance tirée par le long-courrier (2,72 millions de passagers, +7,1%). Les revenus liés au secteur du fret ont également augmenté de 9,3% en 2018.

Alitalia : le ou les repreneurs annoncés aujourd’hui ? 1 Air Journal

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