La reprise par la compagnie aérienne Alitalia semble au point mort, Delta Air Lines n’ayant toujours pas pris de décision après l’offre conjointe avec la low cost easyJet dévoilée le mois dernier. Ce qui inquiète les syndicats, déjà occupés à préparer des grèves à partir du 25 mars.

Le CEO de Delta Air Lines Ed Bastian a freiné les impatiences sur l’avenir de la compagnie nationale italienne le 5 mars 2019, annonçant qu’il était « trop tôt » pour décider d’investir ou non et considérant « plutôt élevés et pas envisageables » les chiffres de l’investissement nécessaire publiés ici et là. Le marché italien est « important pour les consommateurs américains » et il est donc « logique d’envisager un investissement dans ce pays », a toutefois souligné le dirigeant pour qui la stratégie de croissance à l’international de sa compagnie « pourrait provenir » d’investissements directs dans des transporteurs étrangers. Et s’il n’est pas possible de posséder entièrement ces partenaires, « vous devez donc trouver le moyen d‘influencer leur stratégie, au-delà d’un simple contrat commercial », ajoute Ed Bastian en évoquant la possible présence de Delta au Conseil d’administration d’Alitalia. En revanche, une aide « progressive » pourrait être envisagée, surtout si cela sert à maintenir Alitalia dans l’alliance SkyTeam et la coentreprise transatlantique avec Delta et Air France-KLM. Son homologie chez easyJet Johan Lundgren a simplement déclaré hier qu’il n’y a « pas de calendrier précis » sur les discussions avec Delta et FS.

Ferrovie dello Stato (FS), qui mène le processus de reprise de la compagnie nationale italienne placée sous « administration extraordinaire » depuis mai 2017, avait confirmé en février le début de négociations avec Delta et easyJet. Les deux compagnies aériennes « ont confirmé leur intérêt » dans l’élaboration d’un plan de sauvetage, expliquait le communiqué de FS, easyJet ayant ensuite précisé que si sa participation est confirmée à des discussions sur la création d’un consortium avec Delta et FS pour « réfléchir à l’avenir d’Alitalia », cela ne veut pas dire qu’un accord entre les trois parties est assuré.

Cette incertitude ne plait guère aux syndicats de pilotes et de PNC d’Alitalia : ils appellent à « plus de clarté sur le processus ». Un groupe de commandants de bord s’est réuni mardi dans un hôtel proche de l’aéroport de Rome-Fiumicino, afin selon La Repubblica de « donner libre cours à leur colère et de converger vers une position unique qui entraînera bientôt un changement dans la stratégie des pilotes envers l’entreprise et le gouvernement ». En clair, une grève de quatre heures est déjà prévue le 25 mars par l’ensemble des syndicats d’Alitalia, celui des pilotes évoquant même des arrêts de travail de 72 heures. La prochaine réunion entre le gouvernement et les syndicats est prévue le 18 mars selon la Filt-Cigl.

Alitalia attend toujours Delta et easyJet 2 Air Journal