Alors qu’elle se prépare à un éventuel Brexit sans accord, la compagnie aérienne low cost easyJet transfère vers sa filiale autrichienne des licences d’hôtesses de l’air et stewards, mais aussi des pièces détachées pour ses Airbus.

Prévoyant les difficultés liées à la sortie de l’Union européenne par la Grande Bretagne dès le lendemain du vote, la spécialiste britannique du vol pas cher avait créé une filiale easyJet Europe basée à l’aéroport de Vienne, pour laquelle le CTA avait été obtenu en juillet 2017. Elle expliquait alors que les équipages et avions qui voleront pour easyJet Europe sont « déjà employés et basés au sein des pays de l’Union européenne » (près de 100 monocouloirs Airbus et près de 4000 employés dans 6 pays), l’ensemble des salariés basés en Autriche étant employés sous contrat de droit local « et dans le respect complet du droit et des législations locales et de l’Union européenne ».

La manœuvre implique au total le transfert de 133 A319 et A320 « britanniques » sous licence autrichienne (trois par semaine en ce moment), et depuis novembre la low cost a transféré les licences de 1400 pilotes de la Grande Bretagne vers l’Autriche. C’est désormais au tour de 3300 PNC, a déclaré à ATW le CEO d’easyJet Johan Lundgren, mais aussi de stocks de pièces détachées afin que la maintenance ne soit pas affectée par l’absence d’accord entre l’EU et Londres. Il décrit la relation avec Austro Control (autorité aéronautique autrichienne) comme « très constructive et favorable ». « Nous sommes optimistes, nous pourrons continuer à voler sans interruption », a-t-il déclaré.

EasyJet a dépensé environ 10 millions de livres sterling dans les préparatifs du Brexit, afin de s’assurer qu’elle pourra continuer à voler dans l’Union européenne quelque soit le scénario. Si le Royaume-Uni quitte l’UE sans un accord le 29 mars, les compagnies aériennes devront probablement prouver que 50% de leur capital plus 1 action est dans des mains européennes (a priori les deux parties veulent que le transport aérien ne soit pas affecté). Le mois dernier, le président d’easyJet John Barton assurait que la compagnie aérienne avait un capital à 49% européen ; si l’UE ne donne pas aux compagnies aériennes une période d’ajustement pour se conformer à la réglementation applicable en matière de propriété et de contrôle, le conseil d’administration « est prêt à activer les dispositions existantes de nos statuts » afin de s’assurer d’opérations ininterrompues.

Après les avions et les pilotes, easyJet ‘transfère’ les PNC en Autriche 1 Air Journal