La compagnie aérienne Air France présentera son lundi son plan de départs volontaires (PDV), qui devrait toucher 465 emplois au sol. Après Abidjan et Bamako, Toronto devrait être la troisième destination de ses Airbus A350-900.

La compagnie nationale française doit présenter lors du Comité économique et social (CSE) de ce 13 mai 2019 le premier plan de départs volontaires de l’ère Ben Smith, CEO du groupe franco-néerlandais arrivé en septembre dernier et qui avait jusque là ramené la paix sociale chez les navigants. Les dernières rumeurs parlent de 465 postes supprimés au sol dans les aéroports, Paris-Orly et Marseille étant les plus touchés avec 63 chacun, devant Ajaccio et Bastia (54 et 50 selon des sources syndicales citées par Le Figaro). En outre, 39 suppressions de postes seraient prévues à Nice, 37 à Bordeaux, 35 à Strasbourg, 29 à Toulouse, 27 à Lyon, 21 à Toulon, 18 à Bâle-Mulhouse, 16 à Nantes et 13 à Montpellier. Un document confidentiel consulté la semaine dernière par France Info précisait que les conditions de départs seraient « similaires aux sept plans précédents » : la somme versée au employés acceptant de partir serait « proportionnelle à l’ancienneté, avec des possibilités de reconversion ». Depuis 2012, plus de 10.000 départs volontaires ont été effectués, tous s’accompagnant d’indemnités.

Ce PDV entre dans le cadre de la restructuration de l’activité court et moyen-courrier d’Air France et touche donc principalement les escales de région. Air France, qui avait signé en janvier un nouvel accord salarial pour 2019 avec les organisations syndicales représentatives CFDT, CFE-CGC, FO et UNSA de son personnel au sol, n’a pas commenté ces informations. Pas rentable en raison de la concurrence des low cost et du TGV, mais aussi de l’héritage de la fusion entre Airlinair, Britair et Régional et du départ des pilotes chez la maison-mère qui l’oblige à pratiquer l’affrètement, HOP a perdu quelque 185 millions d’euros l’année dernière. Sa restructuration sera la première grosse épreuve pour la directrice générale d’Air France Anne Rigail, alors que le CEO du groupe Air France-KLM Benjamin Smith a depuis septembre dernier réussi à apaiser les pilotes comme les PNC – au prix dans ce dernier cas de la suppression de Joon.

Rappelons qu’au premier trimestre 2019, Air France-KLM a enregistré une perte nette de 320 millions d’euros au premier trimestre 2019, contre -269 millions à la même période l’année dernière (-19%). Les coûts nets salariaux ont augmenté de 6,4% sur le trimestre par rapport à l’an dernier, en raison des embauches accompagnant la hausse des capacités, de la mise en place des accords salariaux pour les personnels d’Air France et de KLM et de la grève de l’an dernier. Par rapport à l’an dernier, le nombre moyen de salariés a augmenté au premier trimestre 2019 de 1050 ETP (Equivalent Temps Plein), dont 450 pilotes et 50 PNC pour accompagner la croissance des capacités. Toutefois, la productivité, mesurée en SKO par ETP a augmenté de 1,7% tandis que la capacité a progressé de 3,0%.

Air France : départs volontaire et A350 à Toronto 1 Air JournalCôté flotte, la compagnie de l’alliance SkyTeam devrait déployer à la fin septembre son premier Airbus A350-900 initialement vers Abidjan via Bamako. Le nouvel avion apparait désormais dans le programme de vol à compter du 25 novembre entre Paris-CDG et l’aéroport de Toronto-Pearson, avec un départ quotidien à 14h15 (arrivée à 16h45) et un retour du Canada à 21h20 (arrivée le lendemain à 10h50, durée de vol moyenne 8h00). Air France est en concurrence avec Air Canada et Air Transat sur cette route.

Configuré pour accueillir 34 passagers en classe Affaires (1+2+1), 24 en Premium et 266 en Economie (324 sièges), le premier des 28 A350-900 qui seraient désormais attendus par Air France (KLM n’opèrerait que des Dreamliner) est entrée en ligne d’assemblage final fin mars, et en est sorti pour la première fois le 19 avril – avec une livrée limitée à la dérive verticale et sans moteur.

Air France attend officiellement 21 des 28 A350-900 commandés fermes par le groupe franco-néerlandais (avec des options et droits d’achat pour jusqu’à 60 appareils de la famille XWB) ; trois sont livrables dès cette année, a déclaré la directrice générale Anne Rigail dans un entretien accordé au Point, soulignant que l’A350 « sera le cœur de notre flotte aux côtés du 777 ». Elle rappellait que les premiers appareils seront aménagés selon le design de Joon, la filiale à coûts réduits sur le point de disparaître, en raison des commandes déjà passées aux sous-traitants. Le choix des premières destinations, « des vols d’environ six heures courts par rapport au potentiel de l’avion », permettra à Air France de « multiplier les rotations pour accélérer la formation des navigants et des équipes au sol », précisait encore Anne Rigail qui ne « veut toutefois éviter de tomber dans l’excès de vols Paris-Londres ou Paris-Lyon réalisés lors de la mise en ligne du Boeing 787, ce qui consomme un cycle pour seulement une heure de vol ». Fin mars, Air France-KLM prévoyait l’arrivée de six A350-900 au total d’ici fin 2020.

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