Une grève sauvage du contrôle aérien a entrainé la “fermeture” du ciel belge pendant plus de trois heures hier matin, avec à la clé l’annulation de plusieurs dizaines de vols et de nombreux retards. La compagnie aérienne Brussels Airlines a obtenu d’un tribunal l’imposition d’astreintes si le mouvement se répète à partir de ce vendredi matin.

La quasi-fermeture de l’espace aérien belge entre 9h30 et 13h00 le 16 mai 2019 a été déclenchée par  une grève non déclarée du syndicat chrétien ACV (CSC) chez le gestionnaire du contrôle aérien Skeyes, A l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, on parle de 103 vols annulés au départ et à l’arrivée pendant les trois heures et demie qu’a duré la grève impactant 35.000 passagers, au moins autant étant reprogrammés plus tard dans la journée. La compagnie nationale Brussels Airlines représentait la majorité des vols supprimés, qui ont aussi affecté Air France HOP (depuis Lyon), Eurowings, CityJet, Alitalia, Lufthansa, Swiss, SAS Scandinavian, LOT Polish Airlines, KLM… Parmi celles ayant reprogrammé leurs décollages plus tard dans la journée, on retiendra Ryanair, Air Canada, Royal Air Maroc, Finnair, Hainan Airlines, United Airlines ou Delta Air Lines entre autres.

L’aéroport de Charleroi-Brussels South affichait hier seulement quatre rotations annulées, toutes par la low cost Ryanair (vers et depuis Béziers, Toulouse, Biarritz et Carcassonne selon Flightradar24). Environ 25 rotations ont été retardées jusqu’après la fin de la grève, pour la low cost irlandaise mais aussi Wizz Air et TUI fly Belgium qui a dérouté un avion vers Lille.

Le mouvement d’hier fait suite à celui du 13 février dernier, qui avait duré 24 heures. Il a été déclenchée après que le gestionnaire du contrôle aérien a planifié hier une réunion d’information sur l’accord social, provoquant la colère des syndicats qui ont lancé un appel à « une présence massive » des aiguilleurs du ciel à cette réunion. Quand la direction de Skeyes a constaté que ces actions affectaient le trafic aérien « à cause de ces sessions d’information, elle a été contrainte d’annuler les réunions. Toute autre action est considérée comme grève sauvage ». Son communiqué d’hier expliquait que lorsque l’accord social a été conclu le 10 mai dernier, « il a été convenu que l’accord serait élaboré en concertation entre la direction et les syndicats. Au début de cette semaine, la direction a pris l’initiative et une première réunion a été fixée pour le lundi 20 mai. Il ne s’agit pas de renégocier l’accord, mais d’élaborer concrètement les détails de l’accord conclu. Les réunions d’information qui étaient prévues tout au long de la journée (de jeudi NDLR) ont été annulées après qu’il s’est avéré que des actions non-annoncées auraient lieu. Toutefois, ces actions n’étaient assorties d’aucune revendication. Les réunions d’information prévues à partir de demain auront lieu comme prévu ».

Brussels Airlines est allée en justice hier, et a obtenu l’application d’astreintes de 10.000 euros par vol en cas d’annulations de vols dus à de nouvelles perturbations du contrôle aérien à partir de ce vendredi matin et jusqu’au dimanche 26 mai à minuit (la facture monterait à 20.000 euros par vol long-courrier annulé). Des astreintes sont également prévues en cas de vols retardés d’au moins une heure et de vols déviés. La compagnie de Star Alliance explique ne « pas avoir eu d’autre choix » vu les 4 millions d’euros que lui ont déjà coûté les grèves du contrôle aérien et « l’atteinte à sa réputation ». Il ne s’agit pas de compenser d’éventuels nouveaux dommages économiques, précise Brussels Airlines, mais de « promouvoir une solution rapide et durable pour un service ininterrompu de Skeyes dans l’intérêt des passagers et de la compagnie aérienne ».

Grève du contrôle aérien en Belgique : Brussels Airlines menace 1 Air Journal