La ministre des Transports Elisabeth Borne a confirmé hier le report à fin 2025 de la mise en service du CDG Express, une liaison spécifique du RER B devant être mise en place pendant les Jeux Olympiques de Paris.

Moins de quatre mois après avoir signé avec les partenaires du projet le contrat de concession engageant la réalisation du CDG Express, la ministre a reconnu le 29 mai 2019 l’impossibilité de tenir les délais de la nouvelle ligne ferroviaire reliant la Gare de l’Est à l’aéroport de Paris-CDG. Entre deux scénarios proposés par la préfecture de région, le gouvernement a opté celui visant la réduction de l’impact pour les voyageurs du quotidien et du risque pour SNCF Réseau, en repoussant la mise en service du CDG Express à fin 2025 (l’autre respectait de l’échéance des JO de 2024 pour le CDG Express, mais sans réaliser l’ensemble des opérations associées). Le préfet avait été chargé d’une mission de coordination de l’ensemble des travaux prévus sur l’axe ferroviaire Nord d’ici les JO de 2024, en lien avec les différents maîtres d’ouvrage ; le rapport remis le mois dernier « est clair » selon la ministre : il conclut à « l’extrême difficulté à conduire l’ensemble des travaux dans leur programmation actuelle » à fin décembre 2023. Le gouvernement a donc « fait primer l’intérêt des voyageurs durant cette période de chantier. C’était l’attente largement partagée par les collectivités, mais aussi des celle 900.000 usagers quotidiens du RER B », souligne le communiqué.

Selon Elizabeth Borne, ce report du projet CDG Express à fin 2025 permettra « très concrètement d’assurer la réalisation de cette liaison indispensable », mais sans avoir à passer par exemple par des fermetures de ligne anticipées dès 23h en semaine « qui serait particulièrement préjudiciable ». Pour la durée des JO, elle a demandé à la SNCF d’organiser en lien avec Ile-de-France Mobilités un service spécifique direct entre CDG et Paris sur le RER B. L’objectif « est clair : que notre capitale dispose bien d’une liaison directe entre Paris et son aéroport durant cet événement exceptionnel que vont être les JO », assure Mme Borne.

La ministre insiste sur le fait que le CDG Express est « indispensable pour Paris et l’Ile-de-France. Il sera donc réalisé et il sera mené à son terme. Ce projet a trop longtemps souffert d’hésitations et de renoncements. Pourtant, personne ne peut se satisfaire de la desserte de l’aéroport aujourd’hui, qui repose largement sur la route. Elle n’est pas à la hauteur de l’ambition que nous avons pour l’attractivité de notre pays et notre capitale ». Et elle rappelle pourquoi le projet CDG Express sera « triplement positif » :

    Positif pour la qualité de la desserte de l’aéroport, qui concerne pas moins de 90.000 employés et 200.000 passagers par jour.

    Positif pour le report du trafic vers des modes plus propres. « Je rappelle que la route représente 56% de la desserte de l’aéroport. On ne peut pas en rester là ».

    Enfin, le projet sera positif pour alléger le RER B des nombreux voyageurs avec bagages qui se rendent à l’aéroport.

On retiendra la réaction du SCARA (Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes, qui regroupe des compagnies aériennes françaises hors groupe Air France), qui comme il le fait depuis 2014 a de nouveau exprimé son opposition au projet, dont il dénonce l’absence de concertation et la levée d’un « nouvel impôt prélevé sur les passagers ». « Une prise de conscience de l’inutilité de ce train onéreux car d’autres solutions plus efficaces existent ? », se demande l’association pour qui le report est « une bonne nouvelle » pour les compagnies aériennes « en attendant l’abandon définitif » du CDG Express.

Le CDG Express ne sera pas prêt pour les JO à Paris 1 Air Journal