Le conseil d’Etat suisse a renouvelé la convention d’objectifs de l’aéroport Genève pour la période 2019-2024, en mettant l’accent sur la réduction des nuisances sonores. Elle s’inscrit en complément de la fiche du Plan sectoriel d’infrastructure aéroportuaire (PSIA) adopté le 14 novembre 2018 par le Conseil fédéral.

La nouvelle convention se concentre sur le volet économique et environnemental, avec un «développement et une exploitation maîtrisés» de l’aéroport genevois alors que le nombre de mouvements d’avions a baissé de 1,9 % en 2018. L’heure est donc à limiter les courbes de bruit pour les riverains. Il est donc prévu une diminution des retards des vols planifiés avant 22h00 mais décollant après 22h00, une absence de vols planifiés après 22h00 à l’exception de 3 vols long-courriers, qui seraient alors exploités par des avions aux meilleures performances acoustiques et une politique tarifaire favorisant les avions moins bruyants.

La gouvernance est également précisée: il est notamment prévu que les parties poursuivent et renforcent la collaboration avec les communes voisines de l’aéroport ainsi qu’avec les associations de riverains. L’importance de la dimension régionale adaptée aux défis en matière d’environnement, d’aménagement du territoire, de mobilité terrestre et de dynamique économique y est spécifiée.

Système de quotas

Un système de quotas est aussi mis en place. Genève Aéroport propose à l’OFAC l’introduction d’un système fortement incitatif visant à limiter les décollages en retard après 22:00. Les compagnies aériennes se verront attribuer des « quotas » de décollage retard et devront les respecter. Lorsque les quotas seront épuisés, les compagnies devront payer une redevance fortement incitative pour pouvoir décoller. Le système imaginé est donc particulièrement contraignant. Ce système sera mis en place au moment de l’adoption du règlement d’exploitation. Elle rappelle enfin une mesure déjà en place depuis 2018 : les départs planifiés entre 21:30 et 22:00 doivent être mieux priorisés pour réduire les dépassements des départs de 22:00.

Transports publics

Un nouvel article prévoit que Genève Aéroport s’emploie à ce que son personnel privilégiera les transports publics pour les destinations professionnelles de courte et moyenne distance. L’usage des transports publics par les collaborateurs est encouragé avec toute une série de mesures concrètes et son personnel voyage en train pour toutes les distances inférieures à 500 kilomètres, en vertu d’une directive interne entrée en vigueur en avril 2018.

L’accessibilité de la plateforme en transports publics occupe une part importante de la convention. Genève Aéroport doit amener 58% des passagers et 44% des employés à utiliser les transports publics pour se rendre à l’aéroport d’ici à 2030, dans une volonté de contribuer à délester le trafic routier et de réduire le besoin de nouvelles places de parking.

Deux nouveaux articles (7 et 8) détaillant les efforts à réaliser en matière de qualité de l’air et de protection du climat apparaissent. L’aéroport doit ainsi favoriser les aéronefs moins polluants par sa politique tarifaire, compenser et réduire les émissions de gaz à effet de serre, s’assurer d’une électricité 100% renouvelable, réduire les déchets et augmenter leur recyclage, consommer durable en proposant des produits locaux labellisés. La Commission consultative pour la lutte contre les nuisances dues au trafic aérien (CCLNTA) est chargée du suivi de l’évolution des gaz à effet de serre et produit un rapport périodique à l’intention du Conseil d’administration de Genève Aéroport et du Conseil d’État.

Engagé dans la réduction des émissions de CO2

Genève Aéroport n’a pas attendu l’étape actuelle pour agir. De nombreuses mesures sont en effet déjà en place pour réduire l’impact environnemental de la plateforme. L’aéroport fait partie des quelque 49 aéroports européens certifiés ACA3+, certification délivrée par le conseil européen des aéroports (Airports Council International, ACI) aux aéroports qui compensent intégralement les émissions de CO2 pour les activités qu’ils maîtrisent et s’engagent dans une politique volontariste de réduction de leurs émissions. Genève Aéroport s’engage par ailleurs à ne plus recourir aux énergies fossiles d’ici à 2025 pour le chauffage et le rafraîchissement de ses infrastructures.

Aéroport de Genève : une nouvelle convention pour réduire les nuisances sonores 1 Air Journal