L’Assemblée nationale a rejeté hier une série d’amendements au projet de Loi sur les mobilités, dont la taxation du transport aérien.

Des députés socialistes, communistes, l’ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho (non-inscrite) et également 30 députés LREM proposaient de taxer -uniquement pour les vols nationaux- le kérosène qui bénéficie d’une exonération de TICPE (taxe de consommation sur les produits énergétiques). Cette exonération serait «vécue comme une injustice sociale», estimaient ces élus, alors que les automobilistes sont taxés sur le carburant.

Le député Dominique Potier (PS) avait souligné la «très forte attente» qui s’est exprimée «chez les gilets jaunes, dans toutes les ONG» et s’était étonné que le sujet ne figure pas dans le vaste projet de Loi sur les mobilités, alors que l’aérien est «l’un des modes de transport les plus polluants». Si elle était mise en place, la taxation du transport aérien, évaluée à 30 millions d’euros annuels, permettrait de financer d’autres modes de transport moins polluant que l’avion.

Le gouvernement préfère renvoyer le sujet de la taxation du transport aérien «à l’échelle européenne» : la ministre des Transports Elisabeth Borne, citant le Président de la République Emmanuel Macron, a indiqué qu’ «il faut qu’on ait cette réflexion sur la taxation du transport aérien à l’échelle européenne». Elle a aussi jugé «possible que le transport aérien puisse aller vers des avions zéro carbone».

Hier également, les députés ont aussi rejeté un amendement PS qui suggérait l’application sur les billets d’une taxe d’empreinte carbone aérienne, en cas d’alternative ferroviaire comparable à l’avion sur tel ou tel trajet.

L'Assemblée nationale rejette la taxation du transport aérien 1 Air Journal