Le syndicat de pilotes SNPL Air France a voté en faveur du projet de développement de la low cost Transavia, qui entre autres éliminera le plafond de la flotte, et une fois qu’il sera finalisé le soumettra à référendum chez ses adhérents. Mais le détachement des pilotes de la maison-mère dans la filiale ne plait pas aux pilotes « historiques », qui menacent de déposer des préavis de grève cet été.

Si le texte de l’accord sur développement de la filiale d’Air France spécialisée dans le vol pas cher ne devrait être finalisé que quelques jours, c’est à une large majorité selon Les Echos que le syndicat majoritaire chez les pilotes a donné son feu vert le 4 juillet 2019. Après avoir approuvé fin mai le principe de négocier le « déplafonnement » de la limite de 40 avions imposé à Transavia depuis 2014 (38 Boeing 737-800 en service à ce jour), le SNPL devrait soumettre la semaine prochaine le résultat de ces négociations à un référendum chez ses adhérents – dont le résultat attendu à la fin du mois devrait également être positif. Fin mai, Le président du syndicat Guillaume Gestas, commandant de bord détaché chez Transavia, expliquait en mai dernier que « le développement de Transavia représente une opportunité pour les emplois et les carrières des pilotes d’Air France. Le SNPL s’engage dans cette négociation avec confiance afin de trouver les modalités d’un accord qui permette à Transavia de devenir un acteur low cost majeur ».

Ce projet d’accord a écarté l’idée d’un contrat de travail unique Air France-Transavia, mais les pilotes des deux compagnies bénéficieraient de « conditions de rémunérations harmonisées » entre les différents monocouloirs (famille A320 pour Air France, Boeing 737-800 pour Transavia) et de « règles d’utilisation plus favorables », dans le cadre d’un accord de groupe limité à Air France et sa filiale low cost. L’accord Trust Together annoncé en 2016 serait prolongé jusqu’en 2030, en particulier sur le nombre de monocouloirs dans la flotte d’Air France (110 au minimum, et 342.500 heures de vol). La low cost ne se développera qu’à partir de l’hexagone, avec possibilité d’ouvrir de nouvelles bases en plus de celles dans les aéroports de Paris-Orly, Lyon et Nantes mais sans jamais concurrencer directement sa maison-mère.

Mais le détachement des pilotes Air France chez Transavia (ils sont 350 contre environ 80 « historiques » en poste depuis le lancement de la low cost en 2007 selon La Tribune)  ne plait pas à tout le monde. Ces pilotes « historiques » craignent en effet que la proposition d’un contrat Air France (« quitte à être détaché pour continuer de travailler chez Transavia ») entraine « la perte de l’ancienneté et de la séniorité », explique l’un d’eux au site économique. Pour Cyril Froment, délégué syndical du SPL, si le projet n’est pas retiré, « la paix sociale sera levée dès le lundi 8 juillet et des appels à la grève pourraient suivre cet été ». Une menace qui survient alors que la tension monte déjà chez les pilotes de la filiale régionale HOP, qui n’ont pas obtenu la réintégration chez Air France qu’elle a annoncé le mois dernier une réduction de 15% de l’offre sur le réseau intérieur d’ici la fin 2021.

Transavia: vers une grève des pilotes historiques ? 1 Air Journal