La compagnie aérienne Thai Airways risque bien de fermer ses portes, à en croire les propos alarmistes de son président Sumeth Damrongchaitham. Sauf si les employés participent aux efforts de réhabilitation.

La compagnie nationale de Thaïlande a enregistré au premier semestre une perte nette plus que doublée de 191 millions d’euros, la perte cumulée atteignant 8,3 milliards d’euros. Une situation financière qui a poussé son président à s’adresser aux employés le 22 octobre 2019, leur demandant selon le Bangkok Post de « coopérer aux efforts de réhabilitation de la compagnie aérienne, car elle est en crise et risque de fermer ses portes ». Les plus de 20.000 employés de Thai Airways doivent être « unis pour surmonter les obstacles (…). Il reste encore du temps pour une solution, mais il n’y a pas beaucoup de temps », a ajouté le dirigeant, avant de prévenir : « aujourd’hui, il n’y a pas de zone de confort. Tout le monde mourra si le navire coule ».

La compagnie de Star Alliance compte réduire le salaire des cadres mais aussi appliquer dans son activité catering une politique « zéro stock », et lancer de nouvelles campagnes de publicité entre autres mesures prises pour redresser la barre. Les raisons invoquées par M. Sumeth pour expliquer ses difficultés sont connues : concurrence des low cost (« qui dominent les routes vers le nord sur lesquelles Thai était leader, et qui représentaient un tiers de ses revenus »), panne de croissance du tourisme en partie due à la force du baht, tensions internationales, guerre commerciale entre Chine et USA…

La flotte de Thai Airways n’a pas été mentionnée, hier, alors que son vieillissement était cité lors de la présentation des résultats financiers semestriels en aout dernier. Mais au début du mois, elle avait reporté à l’année prochaine son plan d’acquérir 38 nouveaux avions, y compris via des locations (trois Boeing 777-300ER doivent déjà être pris en leasing d’ici fin 2020)  – un plan auquel le gouvernement avait pourtant donné son feu vert. Pas de détails sur les modèles espérés, le chiffre d’une valeur de 5,1 milliards de dollars au prix catalogue étant avancé.

Pas d’annonce non plus côté réseau, même si le président a laissé entendre que six routes (entre sa base à Bangkok-Suvarnabhumi et les aéroports de Vientiane, Luang Prabang, Phnom Penh, Hanoi, Ho Chi Minh et Yangon) pourraient être transférées de Thai Airways à sa filiale Thai Smile – « vu le faible nombre de rotations et de passagers ».

Thai Airways n’a de toute façon pas le choix : elle doit présenter mi-novembre un nouveau plan de restructuration au ministère des transports, y compris une accélération de la vente de 19 avions afin de réduire les coûts liés à la maintenance. A priori les premiers appareils concernés sont les neuf 747-400 (âge moyen 20,6 ans), certains des 32 Boeing 777 (âge moyen 13 ans) et certains Airbus A330-300 (moyenne d’âge 8,9 ans).

Thai Airways en danger de mort selon son président 1 Air Journal

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