Le groupe aérien low cost Ryanair a enregistré entre avril et fin septembre un bénéfice net de 1,5 milliard d’euros, stable par rapport à la même période l’année dernière. Et il reste prudent sur les résultats annuels, resserrant la fourchette du bénéfice espéré – qui restera inférieur à celui de l’année dernière.

Regroupant les compagnies aériennes Ryanair en Irlande, Lauda en Autriche, Buzz en Pologne et Malta Air à Malte, le groupe a dévoilé le 4 novembre 2019 des résultats globalement stables. Comme les revenus globaux (5,39 milliards), le trafic a progressé de 11% à 86 millions de passagers durant le semestre décalé, avec un coefficient d’occupation stable à 96%. Le revenu unitaire a gagné 1% (sur un prix moyen du billet en baisse de 5%, mais avec des revenus annexes en hausse de 28%).

Côté coûts, le groupe souligne une hausse de 22% de sa facture carburant, tandis que les coûts unitaires hors carburant ont augmenté de 2%, « principalement en raison de la hausse des coûts de personnel, de la rémunération des pilotes et des ratios d’équipage plus élevés que prévu (le nombre de démissions des pilotes étant quasi-nul) ». Ryanair cite aussi dans son communiqué les coûts liés à la maintenance (les anciens avions restant dans la flotte en raison des reports de livraison des Boeing 737 MAX), et la consolidation des coûts de Lauda. Les retards du MAX vont forcer Ryanair à « supprimer ou de fermer un certain nombre de bases déficitaires cet hiver », ce qui entraînera des pertes d’emplois pour les pilotes et les équipages de cabine : « nous continuons à travailler avec nos employés et leurs syndicats pour finaliser ce processus », sans plus de prévision.

Côté opérations, outre le lancement de Malta Air en juin, Ryanair rappelle avoir ouvert cinq nouvelles bases (dans les aéroports de Bordeaux, Marseille, Toulouse, Berlin et Londres-Southend) et ajouté deux pays (Arménie et Géorgie) à son réseau. 241 nouvelles liaisons ont vu le jour durant le semestre, y compris vers de nouveaux marchés comme l’Ukraine, la Turquie ou le Liban.

Ryanair ne s’attend plus à recevoir que 20 737 MAX 8-200 d’ici avril prochain, contre 58 espérés, « ce qui a réduit notre taux de croissance de l’été 2020 de 7% à 3% » (162 à 157 millions de clients au cours de l’exercice total 2020-2021), précise son communiqué. « Nous restons confiants dans le fait que ces Gamechanger (qui ont 4% de sièges supplémentaires mais consomment 16% de carburant en moins) transformeront notre base de coûts et notre activité pour la prochaine décennie », même si les économies ne seront pas ressenties avant le prochain exercice annuel.

Les perspectives de Ryanair pour le reste de l’année restent « prudentes : Nous essayons d’éviter l’optimisme peu fiable de certains concurrents ». Le trafic annuel sera en hausse de 8% à 153 millions de passagers, mais la low cost s’attend à un « environnement tarifaire légèrement supérieur à celui de l’hiver dernier (bien que la visibilité sur le S2 soit limitée) ». Cela reste toutefois sensible à toute incertitude du marché, telle qu’un Brexit sans accord. Bien que les pertes de Lauda soient supérieures aux prévisions initiales, en raison de la surcapacité en Autriche et en Allemagne, le trafic sera plus important grâce à la disponibilité des contrats de location à bas prix d’Airbus A320.

Ryanair au S1 : bénéfice stable et prudence pour la suite 1 Air Journal

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Ryanair au S1 : bénéfice stable et prudence pour la suite 2 Air Journal

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