L’avionneur américain Boeing a annoncé hier avoir découvert un nouveau problème de logiciel sur son 737 MAX, dont la remise en service pourrait ainsi être encore retardée.

Ce problème a été découvert le week-end dernier lors d’un examen technique sur la version mise à jour du système de pilotage du monocouloir, cloué au sol depuis mars 2019 à la suite de deux catastrophes aériennes en l’espace de cinq mois ayant fait au total 346 morts.

Ce nouveau problème de logiciel porte sur une fonction permettant de vérifier le bon fonctionnement de certains systèmes de surveillance, ont indiqué des responsables chez Boeing. L’un de ces systèmes n’a pas été initialisé correctement. “Nous effectuons les mises à jour nécessaires”, a déclaré Boeing dans un communiqué.

Les autorités américaines attendent de savoir comment le constructeur va régler ce nouveau problème. Boeing doit déjà mette à jour le logiciel anti-décrochage MCAS, mis en cause dans les catastrophes de Lion Air et Ethiopian Airlines. Un responsable américain informé du sujet a déclaré à l’agence Reuters que l’Administration de l’aviation civile américaine (FAA) ne devrait pas approuver avant le mois de mars la reprise d’exploitation du 737 MAX et qu’elle pourrait même attendre jusqu’en avril.

Par ailleurs, en France, une trentaine de PME, des sous-traitants de Boeing, rencontrent “des problèmes significatifs voire très significatifs” après la décision de l’avionneur américain d’interrompre ce mois-ci la production du 737 MAX. “C’est suite à l’annonce de suspension de production du 737 MAX que 30 sous-traitants nous ont alertés en nous indiquant qu’ils allaient souffrir“, a déclaré Christophe Cador, président du Comité AERO-PME au sein du groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, cité par le site Capital.

Pour exemple, la société française Mecachrome, qui fabrique des pièces pour les moteurs du 737 MAX, va mettre au chômage partiel une quarantaine de salariés sur les 300 qu’elle emploie, tandis que les 20 intérimaires vont devoir aussi partir. “Dans le monde aéronautique, on n’a jamais eu de crise aussi aiguë sur un programme d’aussi forte cadence“, a expliqué son patron, Christian Cornille, à Europe 1.

“Je ne peux pas dire que je m’attendais à ce genre de décision. Je pensais que les cadences de productions allaient continuer à baisser mais certainement pas un arrêt de la chaîne d’assemblage. Comme vous êtes impactés autour des 10% de chiffre d’affaires, c’est assez significatif“, a-t-il ajouté. Aux Etats-Unis, Spirit Aerosystems, l’un des gros sous-traitants de Boeing, va devoir licencier 2.800 personnes, soit 16% de ses effectifs.

Boeing 737 MAX : un nouveau problème de logiciel, des sous-traitants français en difficulté 1 Air Journal