La compagnie aérienne El Al pourrait licencier jusqu’à 1000 employés en conséquence de l’épidémie du nouveau coronavirus, alors que United Airlines ou Emirates Airlines proposent des congés à leurs pilotes et PNC.

L’impact sur l’emploi se fait de plus en plus sentir chez les compagnies aériennes, alors que le bilan de l’épidémie du nouveau coronavirus a dépassé les 3000 morts dans le monde. Basée à l’aéroport de Tel Aviv-Ben Gurion, la compagnie nationale israélienne a entre autre suspendu les vols vers l’Italie pendant quinze jours au moins, reporté à fin avril son retour à Pékin et reporté au mois prochain le lancement de la route vers Tokyo. Un impact économique estimé à entre 45 et 63 millions d’euros au premier trimestre, qui a poussé la direction d’El Al à annoncer le 1er mars 2020 qu’elle envisageait de licencier jusqu’à 1000 de ses 6000 employés. C’est déjà le cas pour 50 pilotes en formation et 14 autres qui devaient rejoindre la compagnie, ainsi que pour un nombre non précisé d’hôtesses de l’air et de stewards eux aussi en formation (les deux prochaines sessions pour les PNC ont été annulées).

Selon un communiqué de la principale centrale syndicale israélienne, Histadrout, El Al « risque l’effondrement » comme d’autres compagnies aériennes. Elle appelle le gouvernement à intervenir et apporter une « aide financière provisoire et urgente » afin qu’El Al puisse « survivre » à la crise sanitaire et financière.

L’exemple de Cathay Pacific à Hong Kong, qui avait dès le début février demandé à ses employés de prendre trois semaines de congés sans solde, est désormais suivi part d’autres compagnies aériennes : United Airlines aux Etats-Unis propose à ses 13.100 pilotes de prendre en avril un mois de congés – à salaire réduit (50 « block hours » au lieu des 80 habituelles). L’offre concerne les pilotes sur long-courrier, la compagnie américaine souffrant beaucoup sur son réseau asiatique des conséquences de l’épidémie : dans un mémo publié vendredi, elle annonçait prolonger jusqu’au 30 avril la suspension de ses vols vers Pékin, Chengdu, Shanghai et Hong Kong, et une réduction de capacités vers Tokyo, Osaka, Séoul et Singapour. La demande transpacifique a chuté de 75%, et des négociations avec les syndicats sont en cours pour préparer d’éventuelles nouvelles coupes sombres dans le réseau.

A Dubaï, Emirates Airlines a « encouragé » ses employés à prendre des congés « payés ou non », en raison de la chute de la demande : « Nous avons constaté un ralentissement mesurable des affaires entre nos marques, et le besoin de flexibilité dans notre façon de travailler », a confirmé la compagnie émiratie qui a suspendu tous ses vols vers l’Iran et la plupart de ceux vers la Chine, et ne peut plus transporter vers l’Arabie Saoudite les ressortissants de vingt pays.

A Hong Kong, Cathay Pacific a confirmé dans le South China Morning Post que 120 de ses avions étaient cloués au sol, soit la moitié de sa flotte. Les trois-quarts de ses employés devront prendre un congé sans solde, expliquait-elle la semaine dernière, ce qui correspondrait à peu près à la diminution du nombre de vols prévus en mars selon les calculs du quotidien.

En Irlande, on retiendra qu’un membre de l’équipage de cabine d’Aer Lingus a été placé en « auto-quarantaine » pour 14 jours après avoir été testé positif au coronavirus, suite à un vol entre le nord de l’Italie et Dublin – sans plus de détail afin de protéger sa vie privée.

Enfin en Corée du Sud, où le bilan de l’épidémie est passé lundi à 22 morts et 4212 cas de contamination, Korean Air a annoncé des suspensions de routes et réductions de fréquences « majeures » au départ de Seoul-Incheon, concernant désormais sept destinations « européennes » (Madrid, Barcelone, Milan, Vienne, Zagreb ainsi que Tel Aviv et Istanbul), trois en Russie et CEI, sept aux Etats-Unis, mais aussi 18 routes vers l’Asie du sud-est et une cinquantaine vers l’Asie du nord – dans  certains cas jusqu’à fin avril.

L’emploi aérien affecté par le coronavirus 1 Air Journal

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