La compagnie aérienne Air France comme de nombreuses autres autorise désormais le report sans frais des voyages sur l’ensemble de son réseau, afin de diminuer l’impact sur le trafic aérien de l’épidémie de Covid-19. Et face à la baisse de la demande, Lufthansa et Cathay Pacific clouent au sol plus de cent avions chacune.

Air France autorise depuis le 4 mars 2020 le report sans frais sur l’ensemble de son réseau pour tout voyage réservé avant le 31 mars pour un vol prévu entre le 3 mars et le 31 mai 2020 : les clients peuvent reporter leur voyage sans frais jusqu’au 31 mai inclus, « vers la même destination et dans la même classe de réservation ». Depuis l’apparition du coronavirus, la compagnie nationale française rappelle qu’elle a mis « tout en œuvre pour assister nos clients et leur permettre de reporter ou d’annuler les voyages prévus de et vers des zones à risque d’exposition » ; elle étend donc ces mesures à l’ensemble du réseau, « pour toute réservation déjà effectuée ou à venir » : « Vous pouvez ainsi réserver votre prochain voyage en ayant la garantie de pouvoir modifier votre réservation sans frais si vous le désirez ». Air France précise qu’il est également possible de reporter le voyage au-delà du 31 mai 2020, changer de destination ou annuler votre voyage auprès de votre point de vente : un « avoir non remboursable », valable un an sur les vols Air France et KLM, sera alors remis au client. La situation des vols et les mesures commerciales pour la Chine et l’Italie sont également détaillées en ligne.

Sa compagnie-sœur KLM Royal Dutch Airlines a annoncé hier des mesures similaires, tout comme British Airways (réservations entre le 3 et le 16 mars, report sur douze mois), Virgin Atlantic (report jusqu’à fin septembre), Air Europa (avec des promotions à la clé) ou Finnair entre autres. Qatar Airways a pris la même décision pour les routes vers la Chine, Hong Kong, l’Iran (sauf Téhéran), l’Egypte et l’Italie, tandis qu’aux Etats-Unis, Delta Air Lines propose la même offre sur tout le mois de mars (et jusqu’à fin avril pour les vols vers Shanghai, Pékin, Séoul ou l’Italie).

La low cost Transavia a elle aussi réagi à l’épidémie : en France, elle propose pour les vols de et vers Venise ou Israël prévus entre le 4 et le 31 mars, un report du voyage jusqu’au 24 octobre. Dans le cas d’Israël, les autorités ont émis de nouvelles dispositions concernant l’entrée sur leur territoire : les personnes n’ayant pas la nationalité israélienne ayant séjourné en France ne seront plus autorisées à pénétrer sur le territoire israélien depuis le 4 mars. Aux Pays-Bas, elle a réduit de 10% le nombre de ses vols vers l’Italie, soit 22 vols suprimés vers Vérone, Pise, Bari, Bologne et Naples entre le 17 mars et la fin avril.

Coronavirus : geste d’Air France, flottes clouées au sol et emploi 1 Air Journal

©Lufthansa Group

L’épidémie du nouveau coronavirus a aussi un impact sur les flottes : le groupe Lufthansa a confirmé hier que 150 avions vont être cloués au sol dès cette semaine, 25 gros-porteurs et 125 monocouloirs, reflétant les baisses de capacités évoquées depuis la semaine dernière. La flotte du groupe compte environ 770 appareils, et le groupe « ajuste dynamiquement ses plans pour tenir compte des circonstances extraordinaires », a déclaré un porte-parole. Il n’a pas précisé dans quelle proportion la mesure concernait les avions de Lufthansa, Brussels Airlines, Swiss, Austrian Airlines ou de la low cost Eurowings.

La mesure est beaucoup plus importante chez Cathay Pacific, les 120 appareils désormais inutilisés représentant la moitié de sa flotte – un pourcentage qui devrait encore augmenter puisque les trois-quarts de ses vols en mars sont d’ores et déjà  annulés. « Nous évaluons en permanence le déploiement de notre flotte pour mieux aligner la capacité sur la demande du marché », déclarait-elle hier.

Coronavirus : geste d’Air France, flottes clouées au sol et emploi 2 Air Journal

©Finnair

Côté emploi, les exemples de Cathay Pacific justement qui avait dès le début février demandé à ses employés de prendre trois semaines de congés sans solde, mais aussi de Qantas, El Al, United Airlines ou Emirates Airlines sont désormais suivis par Finnair. La compagnie basée à Helsinki prévoit pour ses employés des périodes de « licenciement temporaire » de 14 à 30 jours, en Finlande mais également dans le reste du monde « y compris à Hong Kong, en Chine et en Corée du Sud ». Les négociations avec les syndicats devraient commencer le 12 mars et durer environ deux semaines. Outre la suspension des vols vers Milan et six aéroports de Chine continentale et la réduction de ceux vers Hong Kong, Finnair a suspendu ses routes vers Osaka et Séoul ; sa nouvelle route vers Busan en Corée du Sud, qui devait être inaugurée le 30 mars, a été reportée au 1er juillet au plus tôt.

Côté réseau, on retiendra l’annonce par United Airlines à ses employés d’une nouvelle réduction de capacité en avril de 20% sur les vols internationaux et de 10% sur les vols intérieurs, une mesure qui devrait se poursuivre en mai. Les embauches sont gelées jusqu’au 30 juin, et les augmentations liées aux résultats du management de la compagnie américaine le sont jusqu’au 1er juillet. Une décision similaire a été annoncée par Virgin Atlantic, dont le CEO Shai Weiss verra son salaire amputé de 20% pendant quatre mois (-15% pour les autres membres de la direction).

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©United Airlines