La compagnie aérienne low cost Ryanair a commencé à dire aux passagers souhaitant un remboursement de leur vol annulé qu’ils devront attendre la fin de la pandémie de Covid-19 – ou peuvent choisir tout de suite un avoir. En Autriche, sa filiale Lauda Air s’élève contre le principe d’une aide d’état à la compagnie nationale Austrian Airlines.

Initialement félicitée pour sa politique de remboursement des vols annulés conforme à la directive EU261, la spécialiste irlandaise du vol pas cher semble se ranger à l’avis des transporteurs qui trouvent cela trop dangereux pour leur trésorerie et préfèrent proposer des avoirs. Depuis quelques jours, des passagers de Ryanair ont reçu des courriels expliquant qu’elle ne  « pourra pas traiter les demandes de remboursement » avant la fin de la crise sanitaire. Ses employés en charge des paiements « sont tenus de rester à la maison dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, et des restrictions de sécurité des paiements nous empêchent de traiter les remboursements en espèces jusqu’à la fin de la crise », explique Ryanair selon les passagers qui ont reçu le courriel.

En échange, il leur est proposé un avoir valable douze mois. Une pratique que connaissent les clients d’Air France par exemple, mais qui provoque l’indignation de députés français et plus généralement des agences de voyage, en raison du risque encouru par les voyageurs en cas de faillite.

Rappelons qu’après avoir cloué au sol plus de 90% de sa flotte de Boeing 737-800 « pour les semaines à venir », Ryanair a prolongé jusqu’au jeudi 16 avril 2020 un programme de vol réduit au minimum. Elle opère actuellement douze routes au départ de sa base de Dublin, vers sept aéroports britanniques ainsi que vers Bruxelles, Amsterdam, Berlin-Schönefeld, Cologne et Lisbonne. Au départ de Londres-Stansted, la low cost dessert encore Berlin, Budapest, Cork, Eindhoven et Lisbonne.

En Autriche, la filiale Lauda Air a demandé au gouvernement de ne pas fournir d’aide à la compagnie nationale Austrian Airlines, expliquant que les contribuables autrichiens « ne devraient pas subventionner une compagnie allemande ». Le groupe Lufthansa a en effet lancé des négociations avec les gouvernements allemand mais aussi suisse (pour Swiss), belge (pour Brussels Airlines) et donc autrichien pour Austrian Airlines, afin de les aider à survivre à la crise sanitaire. « Nous ne pensons pas que Lufthansa devrait recevoir des aides d’État des contribuables autrichiens exactement de la même manière que nous ne pensons pas que Ryanair devrait recevoir des aides d’État des contribuables autrichiens », a déclaré le CEO de Lauda Air Andreas Gruber à l’agence Reuters. Et si Austrian Airlines reçoit finalement une aide d’état, alors la low cost demandera la même chose – au nom de ses 550 employés autrichiens.

La compagnie nationale comme Lauda Air ont suspendu tous leurs vols commerciaux, à l’exception des vols de rapatriement (Austrian vient en particulier d’en opérer un depuis la Nouvelle Zélande).

Ryanair sans remboursement, contre l’aide à Austrian Airlines 1 Air Journal

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