Face à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le trafic aérien, la compagnie aérienne canadienne WestJet va mettre à pied 1700 pilotes chez ses trois filiales, tandis qu’en Hongrie la low cost Wizz Air va se séparer de quasiment 20% de ses effectifs.

WestJet a expliqué dans un communiqué le 16 avril 2020 qu’elle a mis à pied 1700 pilotes de la compagnie canadienne et de ses filiales Encore et Swoop, la pandémie de coronavirus ayant eu « un impact colossal sur l’industrie aérienne ». C’est le résultat en particulier de la fermeture des frontières de par le monde, « forçant une réduction spectaculaire des vols » qui a entraîné l’immobilisation au sol de près des trois quarts de la flotte. Certaines mises à pied seront en vigueur le 1er mai et les autres le 1er juin, précise WestJet, qui avait parlé de mesure de « dernier recours ». La compagnie aérienne, qui avait suspendu ses vols internationaux fin mars, avait déjà mis à pied 6900 employés, soit environ la moitié de ses effectifs.

Lorsque le programme de Subvention salariale d’urgence du Canada débutera, les 1700 pilotes auront un statut d’employés inactifs et feront toujours partie des effectifs même s’ils ne travaillent pas. Selon Radio Canada, le programme fédéral paiera « 75% de la première tranche de 58.700 $ du salaire des travailleurs retenus par les entreprises qui ont perdu au moins 30% de leurs revenus depuis le début de la pandémie » ; les pilotes de WestJet réembauchés toucheraient donc environ 846 $ par semaine. La rivale Air Canada annonçait la semaine dernière qu’elle allait elle aussi avoir recours à ce programme, pour réembaucher 16.500 travailleurs mis à pied.

En attendant, WestJet continue d’opérer sur les lignes domestiques, malgré une demande considérablement réduite. Bien que certains couples de villes aient été temporairement supprimés, « nous maintenons des bouées de sauvetage essentielles vers les 38 aéroports canadiens où nous opérons actuellement, en veillant à ce que ceux qui ont des besoins de voyage essentiels puissent arriver où ils doivent être, et que les marchandises comme le sang, les produits médicaux et les denrées alimentaires peuvent continuer de circuler ».

Wizz Air, première low cost d’Europe de l’est, va supprimer 1000 postes soit 19% de ses effectifs, alors que son offre en sièges est descendu à 3% de ce qui était prévu avant la pandémie (151 destinations dans 44 pays dont la France). Des mesures supplémentaires de chômage partiel « ont également été et seront prises à court terme » comme le nécessitent les restrictions de voyage dues à la pandémie, a indiqué dans un communiqué la compagnie basée à Budapest. Pour l’ensemble de l’exercice 2021 qui a débuté le 1er avril, la rémunération de tous les cadres supérieurs sera réduite de 22%, tandis que les salaires des pilotes, du personnel de cabine et du personnel au sol seront réduits en moyenne de 14%.

La low cost insiste sur le fait qu’elle dispose « d’un bilan très solide et d’une excellente liquidité », avec 1,5 milliard d’euros de réserves de trésorerie à fin mars. À court terme, elle prévoit d’ajuster sa capacité aux conditions du marché, et examine l’allocation des avions « marché par marché au fur et à mesure que des opportunités se présentent ». Et alors qu’une normalisation du marché est en route, Wizz Air prévoit de maintenir ses plans de croissance de capacité de 15% par an en moyenne, et a même confirmé que le lancement des opérations de sa filiale Wizz Air Abu Dhabi « progressait conformément à son calendrier initial ».

Chômage massif chez WestJet et Wizz Air 1 Air Journal

©Wizz Air