Dans une longue interview accordée au journal Les Echos , le directeur général du groupe aérien Air France-KLM, Benjamin Smith, détaille les hypothèses de sortie de crise d’Air France après l’obtention de 7 milliards d’euros de prêts consentis par l’Etat français.

Grâce à ce soutien [de l’Etat], nous avons les moyens de passer la période la plus difficile des prochains mois, durant laquelle nos liquidités risquaient d’atteindre un niveau critique, et de continuer à opérer pendant 12 à 18 mois“, déclare Benjamin Smith. Rappelant que l’activité d’Air France ne représente actuellement “plus que 2% à 3% du programme normal d’un mois d’avril“, il estime que le retour à la normale n’interviendra “pas avant deux ans, peut-être même un peu plus” : “Cela dépendra de la réouverture des frontières, mais aussi du temps qu’il faudra à nos clients pour revenir dans les avions“.

Le patron d’Air France-KLM  veut “faire de cette crise l’occasion de faire les réformes structurelles que certains de nos concurrents ont déjà réalisées“. Il assure que les objectifs du plan de transformation lancé en novembre dernier ne changent pas mais entend “accélérer sa mise en oeuvre dans deux domaines : la rationalisation du réseau domestique, qui a encore généré 200 millions d’euros de pertes l’an dernier, et la restructuration des fonctions support non opérationnelles“.

La filiale régionale HOP! dont la structure “reste trop complexe” avec des coûts opérationnels “plus élevés que la moyenne des compagnies régionales européennes. Cette situation n’est pas viable“. Il assure toutefois que “l’objectif n’est (…) pas de faire disparaître notre filiale régionale“.

Nous ferons en sorte que l’impact social soit aussi réduit que possible“, assure-t-il. “Certains personnels d’Air France sont probablement prêts à partir volontairement, si on leur donne la possibilité. La première étape consisterait donc à proposer des plans de départs volontaires.

A plus long terme, Air France a “besoin de règles du jeu et d’une structure de coûts comparables à celles de (ses) principaux concurrents“, souligne Benjamin Smith, pour qui “l’un des points les plus importants (…) est la compétitivité de l’aéroport de Roissy-CDG“, mais il n’est “pas question” de quitter Paris-Orly.

Benjamin Smith : pas de retour rapide à la normale, réformes structurelles et plans de départs volontaires 1 Air Journal

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