Le projet d’agrandissement de l’aéroport Londres-Heathrow, la plateforme aéroportuaire la plus fréquentée en Europe, sera retardé « d’au moins deux ans » en raison de la pandémie de coronavirus.

« L’expansion d’Heathrow reste un élément clé de notre stratégie à long terme une fois que nous aurons battu le covid-19 et que nous serons entrés dans la phase de récupération. Cependant, étant donné la crise actuelle de covid-19 et le processus d’appel en cours, nous prévoyons que l’expansion et l’investissement en capital lié soient retardés d’au moins deux ans », a indiqué son gestionnaire, LHR Airports, dans un communiqué.

Le 27 février, la justice britannique avait donné raison aux écologistes opposés à la construction d’une troisième piste. La cour d’appel de Londres avait jugé que ce projet d’extension n’était pas assez respectueux de l’environnement et que le précédent gouvernement conservateur, qui l’a approuvé en 2018, aurait dû tenir davantage compte des accords de Paris de 2015 visant à limiter le réchauffement climatique. Mais l’aéroport londonien a fait appel devant la Cour suprême, affirmant qu’il pourra au final « démontrer que l’expansion est compatible avec l’accord de Paris sur le changement climatique ».

La construction d’une troisième piste à Londres-Heathrow, situé à l’ouest de Londres, est censée permettre à cet aéroport d’accueillir à terme jusqu’à 130 millions de passagers par an, contre 78 millions à l’heure actuelle. Les travaux devaient en principe débuter en 2022 et durer quatre ans et le projet devait être financé par le consortium d’investisseurs propriétaires de l’aéroport, dont des fonds souverains de Chine, de Singapour et du Qatar. Le coût du projet est estimé à 14 milliards de livres pour sa première phase.

L'agrandissement de Londres-Heathrow retardé d’au moins deux ans 1 Air Journal

Londres-Heathrow ©LHR Airports Ltd.