Le ministre de l’Economie s’est dit prêt à aider financièrement la compagnie aérienne Corsair International, souffrant comme les autres des conséquences de la pandémie de Covid-19. A condition que ses actionnaires participent à l’effort.

Durant une séance de questions-réponses sur les réseaux sociaux le 4 mai 2019, Bruno Le Maire est revenu sur les aides d’Etat accordées à Air France (à hauteur de 7 milliards d’euros) et demandées par les autres transporteurs de l’hexagone.  Dans le cas particulier de Corsair, dont le PDG puis les salariés avaient lancé des messages de détresse, le ministre de l’Economie et des Finances a dit « suivre de très près la situation de ces compagnies, en particulier par exemple Corsair ». Mais il a souligné que si l’Etat est prêt à aider, « il faut aussi que les actionnaires de Corsair puissent faire leur part du chemin ». Et évoqué une « responsabilité collective » devant être prise par tous les actionnaires des compagnies françaises. N’ayant pas un niveau de fonds propres supérieur à la moitié de son capital social, Corsair ne peut actuellement pas obtenir de prêt garanti par l’Etat (PGE).

Depuis mars 2019, le groupe allemand Intro Aviation GmbH est le principal actionnaire de Corsair avec 53% du capital. Le précédent propriétaire TUI est toujours présent à hauteur de 27%, tandis que la part de l’actionnariat des salariés est de 20%. Intro n’a toujours pas annoncé de mesures financières pour Corsair, jugeant les conditions de prêt trop restrictives, et n’a pas commenté les déclarations du ministre.

« Sans une aide urgente et significative de l’Etat, après XL Airways et Aigle Azur disparues depuis peu, c’est notre pavillon tricolore qui risque de rendre son dernier souffle… Corsair, 2ème compagnie nationale, qui était en pleine phase de croissance et de développement en est le parfait exemple. Elle vit aujourd’hui sous respirateur artificiel », écrivaient la semaine dernière les 1200 employés de Corsair dans une pétition publiée sur change.org.

Le PDG Pascal de Izaguirre soulignait de son côté que la « mort des petites compagnies françaises » n’assurera pas la survie d’Air France dans un pays où « le manque de compétitivité du secteur a été souligné à de nombreuses reprises par l’ensemble du secteur ». Si Corsair disparaît, ce sera « au détriment du consommateur » : la consolidation conduira « inéluctablement à une hausse des prix ».

L’Etat veut bien aider Corsair – mais pas tout seul 1 Air Journal

©Corsair International