La compagnie aérienne Emirates Airlines pourrait annoncer dans les prochains jours la suppression de 30.000 emplois, soit 30% des effectifs du groupe, et accélérer le retrait d’environ 40% de sa flotte d’Airbus A380.

Affecté comme les autres par les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur le transport aérien, le groupe basé à l’aéroport de Dubaï avait déjà annoncé étudier des réductions de coûts « agressives » et chercher à obtenir l’aide de l’Emirat, en plus des fonds levés au premier trimestre. Mais selon les sources de Bloomberg, cela pourrait passer par une réduction de voilure impressionnante : environ 30.000 des 105.000 postes du groupe seraient menacés. Le pourcentage des pilotes et PNC affectés par ses suppressions d’emploi varie selon les sources. Mais le PDG d’Emirates Sheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum avait prévenu lors de la présentation de résultats annuels encore positifs : la crise sanitaire aura « un impact énorme » sur la performance financière de la compagnie aérienne pour l’année à venir ».

Une porte-parole a déclaré que toute décision sur l’emploi sera annoncée « de manière appropriée. Comme toute entreprise responsable, notre équipe de direction a demandé à tous les départements de procéder à un examen approfondi des coûts et des ressources par rapport aux projections commerciales ». Le Sheikh Al Maktoum avait lui été clair : « nous prévoyons qu’il faudra au moins 18 mois, avant que la demande de voyages ne revienne à un semblant de normalité ».

La baisse de la demande et la fermeture des frontières a particulièrement touché le premier transporteur mondial en termes de passagers internationaux : sa flotte sera également affectée selon la même source, qui parle d’un départ accéléré de la flotte pour 46 de ses 115 Airbus A380 (tous sont cloués au sol depuis le 25 mars). Une décision pas vraiment surprenante après les déclarations du président d’Emirates Tim Clark il y a dix jours, aucune prévision n’indiquant selon lui un retour de la demande aux niveaux pré-coronavirus avant plusieurs années : « Nous savons que l’A380 c’est terminé, que le 747 c’est terminé », alors que l’avenir est selon lui plus rose pour des avions de type A350 et 787 – même s’il anticipe des commandes plus faibles dans les années à venir.

La flotte passager d’Emirates inclut actuellement 115 A380 donc et 142 777 ; son carnet de commandes compte huit A380 supplémentaires mais surtout cinquante A350-900, 115 777-9 et trente 787-10. Rappelons qu’elle a annoncé pour cette semaine la relance de neuf routes au départ de Dubaï, dont celle vers Paris – sous condition d’autorisations bien sûr.

Emirates : 30.000 emplois et 46 Airbus A380 menacés ? 1 Air Journal

©Emirates Airlines