Le dernier Boeing 747-400 de la compagnie aérienne Corsair International a quitté Paris hier, marquant la fin de la présence du Jumbo Jet dans l’hexagone.

Comme annoncé dès avril en pleine pandémie de Covid-19, la compagnie française va reprendre ses opérations sans 747, à partir du 18 juin 2020 vers les Antilles et la Réunion. La journée de lundi a été marquée par le départ de l’aéroport de Paris-Orly de son dernier quadriréacteur, le F-GTUI s’envolant vers Kemble au Royaume Uni (vol spécial SS747) pour y être démantelé. Vingt-huit ans après les débuts des 747 chez Corsair, elle avait commencé mardi dernier à dire au revoir à ses trois exemplaires : le F-HSUN avait été le premier à partir, suivi du F-HSEA. La compagnie aérienne a exploité au total depuis 1992 cinq 747-100, cinq 747-200, six 747-300 et six 747-400, plus un 747SP.

Le dernier Boeing quitte Corsair après selon son communiqué « avoir transporté plus de 7 millions de passagers et opéré plus de 2000 fois le tour de la Terre. 1990 marque le début de la vie du Jumbo chez Corsair, alors reconnu comme étant le plus grand avion commercial au monde. Très apprécié des clients de la compagnie, en particulier aux Antilles et à la Réunion grâce à sa cabine spacieuse, son pont supérieur et ses 4 moteurs, le 747 a permis de répondre concrètement à l’essor du trafic et l’encombrement croissant du ciel. Corsair offre des configurations allant jusqu’à 592 places et permet à des millions de voyageurs de se déplacer ».

La mythique Queen of the Skies « aura transporté les clients de la compagnie à travers le monde entier en réalisant des vols d’exception durant plus de 30 années, que ce soit pour le compte de pèlerins, de vols sanitaires, de missions spéciales pour l’ONU ou d’opérations culturelles et sportives. Le 747 a aussi marqué les mémoires de milliers de clients qui se sont envolés vers de lointaines destinations comme Los Angeles, San Francisco, Tahiti ou encore Bangkok ».

Rappelons que Corsair avait de longue date prévu de se séparer – initialement à partir de décembre – de ses trois derniers 747 de 521 sièges (12 en classe Affaires, 18 en Premium et 491 en Economie), dans le cadre d’un renouvellement de la flotte vers le tout-Airbus ; mais la crise sanitaire a accéléré ce départ. La nouvelle flotte « apportera plus de flexibilité en termes de fréquences et permettra à la compagnie d’opérer des avions plus performants et plus respectueux de l’environnement ».

Boeing 747 : clap de fin pour Corsair et en France (vidéos) 1 Air Journal

©Corsair

Corsair redécollera donc jeudi avec une flotte de cinq Airbus, un A330-200 de 302 sièges et quatre A330-300 de 352 et 298 sièges. Elle a confirmé devoir prendre livraison en aout du premier des cinq A330-900neo commandés, même si le ralentissement de la production chez Airbus et la lenteur attendue de la reprise du trafic aérien pourraient déboucher sur un report.

Ces appareils qui remplaceront les Boeing « trop gourmands en kérosène, vont permettre des progrès très significatifs en matière de protection de l’environnement. Ainsi, l’empreinte sonore au décollage sera réduite de 60%. Chaque année, Corsair contribuera également à l’amélioration de son empreinte carbone, à hauteur de 94 000 tonnes d’émissions CO2 par avion. Enfin les émissions de substances nocives émises par les moteurs des NEO seront inférieures de 18,5% au standard OACI, soit un différentiel par rapport au 747 de 32%. Ces améliorations sont en pleine cohérence avec les préoccupations grandissantes de l’impact environnemental du secteur aérien », et satisfont selon Corsair aux recommandations formulées dans le plan de soutien à l’aéronautique pour un avion propre en 2035 – contrepartie exigée par le gouvernement français dans son aide de 8 milliards d’euros au secteur hors Air France.

Pascal de Izaguirre, Président directeur général, a déclaré : « Le 747 aura été chez Corsair l’avion de tous les superlatifs que ce soit en termes de kilomètres parcourus, d’heures de vol réalisées ou de nombre de clients que nous avons eu plaisir à transporter. Aujourd’hui, nous ouvrons une nouvelle page de l’Histoire de notre compagnie et de son avenir qui se construit avec une flotte plus moderne, plus performante et plus compétitive. C’est également la preuve de notre engagement pour contribuer à la transformation d’un secteur aérien plus vert et plus respectueux de l’environnement ». 

Plus aucun 747 n’est donc basé dans l’hexagone : Air France, qui en a déployé 73 au total depuis 1970, avait organisé en janvier 2016 deux vols d’adieux à son dernier 747-400 (F-GITE).

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