La France et les Pays-Bas sont parvenus hier soir à un accord sur une aide néerlandaise de 3,4 milliards d’euros à KLM dans le cadre du plan de soutien au groupe aérien Air France-KLM, “afin de surmonter la crise et préparer l’avenir“, a indiqué la compagnie néerlandaise dans un communiqué.

L’Etat néerlandais va débloquer ces 3,4 milliards d’euros sous la forme de prêts directs ou garantis. Avec cette aide, La Haye aura le droit de nommer un membre au sein du conseil d’administration du groupe, qui ne disposera pas toutefois du droit de vote. Pour sa part, Air France a déjà obtenu début mai une aide de 7 milliards d’euros de l’Etat français.

Dans les détails, l’aide publique néerlandaise comprend deux prêts pour KLM et ses filiales :
1) Une ligne de crédit renouvelable de 2,4 milliards d’euros, accordée par 11 banques, dont trois banques néerlandaises et huit banques internationales. Ses principales caractéristiques sont les suivantes :
-une garantie de 90% accordée par l’Etat néerlandais;
-une maturité de 5 ans;
-un coupon d’un taux annuel égal à l’EURIBOR (plancher à zéro) augmenté d’une marge de 1,35% ;
-un coût de la garantie accordée par l’État néerlandais égal à 0,50 % la première année, 1,00% la deuxième et la troisième année, et 2,00 % après la troisième année.
2) Un prêt direct de 1,0 milliard d’euros, accordé par l’État néerlandais à KLM, dont les principales caractéristiques sont les suivantes :
-prêt à terme de 1,0 milliard d’euros;
-une maturité de 5,5 ans;
-un coupon payable annuellement à un taux égal à l’EURIBOR 12 mois (plancher à zéro)
augmenté d’une marge de 6,25% la première année, 6,75% les deuxième et troisième
années, et 7,75% les quatrième et cinquième années;
-une subordination à la nouvelle ligne de crédit renouvelable.

La France et les Pays-Bas détiennent chacun 14% du capital d’Air France-KLM (les deux compagnies ayant fusionné en 2004). L’aide néerlandaise a longtemps été retardée par des négociations tendues entre Paris et La Haye, la France refusant d’accorder un siège d’administrateur aux Pays-Bas pour ne pas affaiblir sa position au sein du conseil d’administration du groupe. En vertu du compromis apparemment trouvé entre les deux Etats, l’administrateur nommé par le gouvernement néerlandais n’aura pas de droit de vote mais pourra s’assurer que l’argent des contribuables des Pays-Bas servira bien à financer les opérations de KLM, expliquent des sources citées par l’agence Reuters.

KLM va recevoir une aide de 3,4 milliards d'euros du gouvernement néerlandais 1 Air Journal

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