L’annonce du ministre français de la Santé de la mise en place dès cette semaine de tests rapides de dépistage de la Covid-19, des tests « antigéniques », intéresse clairement les aéroports et les compagnies aériennes, surtout face aux délais de traitement actuels dans les laboratoires. Reste à savoir si ces tests, moins fiables, seront reconnus à l’étranger, alors qu’un dispositif PCR mis en place par Lufthansa à Francfort semble avoir fait ses preuves..

Le déploiement de ces tests rapides doit démarrer dès ce 9 septembre 2020 à l’AP-HP (l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris), a annoncé Olivier Véran mardi sur France Inter, promettant des résultats en « 15, 20 minutes ». Ces tests antigéniques sont également réalisés à partir de prélèvement par écouvillon dans le nez, mais alors que le RT-PCR « habituel » nécessite une analyse complexe en laboratoire, ils repèrent des protéines du virus « en quelques minutes », le rendant particulièrement intéressant pour les voyageurs qui se voient réclamer un peu partout dans le monde des preuves de non-contamination au maximum 72 heures avant le décollage.

Sauf que le test antigène serait moins précis que le RT-PCR, ne détectant le coronavirus que s’il est présent en quantité importante ; une personne peu infectée pourrait apparaître « négative » alors qu’un test PCR l’aurait détectée positive, car il amplifie le génome viral. Un résultat négatif devrait donc être suivi par un test PCR de confirmation.

Un autre type de test devrait enfin bientôt être autorisé selon le ministre de la Santé, les tests salivaires. Olivier Véran a dit « attendre de façon imminente des résultats d’expérimentations qu’on a menées sur les populations importantes. Dans les tout prochains jours, je devrais avoir des éléments qui permettront de répondre par oui ou par non » aux questions sur leur fiabilité.

Le transport aérien mais aussi le secteur du tourisme suivent toute les pistes qui pourraient faciliter la reprise du trafic. Une autre est apparue en Allemagne, où la société Qiagen annonce d’ici la fin de l’année le lancement de deux versions d’un test antigène, dont un « portable » visant directement les aéroports ou les stades. Et précise là aussi qu’il ne s’agit pas de remplacer les tests PCR.

Lufthansa a annoncé hier les résultats des tests PCR mis en place avec Centogene en juillet et aout à l’aéroport de Francfort : plus de 150.000 passagers ont été testés, et en moyenne environ 1% des échantillons étaient positifs au cours des six dernières semaines. Plus de 97% des résultats de test ont été transmis numériquement aux passagers en moins de 24 heures le mois dernier. Les passagers qui s’étaient inscrits au test à l’avance n’avaient qu’à attendre environ 20 minutes avant d’être testé. La plupart d’entre eux venaient d’Espagne, suivis des États-Unis, de Turquie et de Croatie. De plus, près de 50.000 passagers ont été testés avant le départ, par exemple pour se rendre en Chine ou à Dubaï, où un résultat négatif est obligatoire pour entrer.

Plus récemment, la capacité de test du centre de test de Francfort « a été étendue et la zone d’échantillonnage a été agrandie pour offrir une option pratique aux voyageurs », explique Lufthansa dans son communiqué. Le centre de test de l’aéroport a désormais une capacité d’environ 10.000 tests par jour, « ce qui est plus que suffisant même en période de forte demande » (en moyenne, environ 4500 tests par jour ont été effectués pendant les deux mois d’été). Les passagers du groupe Lufthansa peuvent désormais également utiliser la « voie rapide » du centre de test Centogene de l’aéroport de Francfort, « et ainsi réduire au minimum les temps d’attente ». Des voies rapides spéciales sont également disponibles pour les clients « à statut » du groupe, les voyageurs d’affaires et de Première classe.

Dépistage rapide : bientôt des tests en aéroport ? 1 Air Journal

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