La compagnie aérienne British Airways a trouvé une deuxième vie pour l’un de ses Boeing 747-400 partis en retraite accélérée pour cause de pandémie de Covid-19 : il sera converti en musée, avec salles de cinéma et de conférence. Lufthansa en revanche aura plus de mal pour récupérer les six Jumbo Jets parqués à Twente aux Pays-Bas : ils n’ont pas le certificat nécessaire pour de si gros avions.

Après le rôle de plateau de cinéma accordé par la compagnie nationale britannique au 747-400 immatriculé G-CIVW, au tour du G-CIVB d’échapper à la casse ou à la transformation en cargo : arrivé en début de mois à Kemble après 26 ans de bons et loyaux service, l’avion en livrée Negus du centenaire s’est vu attribuer par British Airways une nouvelle carrière.

A partir du printemps 2021, il servira à Cotswold Airport de musée, cinéma et « lieu unique pour les affaires, les conférences et la location privée », avec pour objectif d’attirer les curieux du Gloucestershire et au-delà. Le centre de conférence sera en particulier équipé du système de divertissement en vol de l’avion pour les présentations. L’argent recueilli par ces activités sera reversé à des organismes de bienfaisance, ainsi qu’au programme de bourses d’études de l’aéroport.

Depuis son entrée dans la flotte de British Airways le 15 février 1994, le G-CIVB a effectué 13.398 vols durant 118.445 heures sur près de 60 millions de miles. Son dernier vol passager avait relié Miami à l’aéroport de Londres-Heathrow le 6 avril dernier.

Le CEO de la compagnie de l’alliance Oneworld Sean Doyle a déclaré : « C’est avec une grande tristesse que nous avons retiré du service nos deux derniers 747 basés à Heathrow plus tôt ce mois-ci, nous sommes donc heureux que l’aéroport de Cotswold soit en mesure de donner à l’un de ces avions une nouvelle maison et une nouvelle vie. Le 747 et la livrée Negus sont emblématiques du passé de British Airways, et nous espérons que les habitants et les visiteurs apprécieront cette tranche d’histoire pour les années à venir ».

Pas de bonne nouvelle en revanche pour six 747-400 de Lufthansa, arrivés en juillet dernier dans l’aéroport néerlandais de Twente. Ils devaient initialement y être démantelés, mais la compagnie nationale allemande à changé d’avis. Sauf qu’au moment de les récupérer, elle s’est aperçue que les règles de l’aéroport avaient changé : ils sont trop gros et trop lourds pour décoller, pense désormais l’Inspection néerlandaise de l’environnement et des transports (ILT), et ils ne peuvent donc s’y poser « uniquement » que pour être démontés. L’infrastructure et les procédures de décollages n’ont pas été approuvées pour les opérations de gros porteurs, et les 747 y sont désormais « légalement bloqués » pour absence de certificat de sécurité.

L’aéroport de Twente était à l’époque « l’un des rares aéroports disponibles pour les stocker », a déclaré la CEO Meiltje de Groot, selon qui ces appareils « resteront stationnés ici jusqu’à ce qu’il devienne clair ce qui leur arrivera. Nous avions espéré les démanteler dans nos locaux, car la société de démantèlement spécialisée AELS est installée ici », a-t-elle précisé au site local Tubantia .

L’aéroport est actuellement en pourparlers avec les autorités aéronautiques concernant l’avenir de ces avions. Et se prépare à engager une action en justice pour garantir que  les 747 de Lufthansa puissent décoller en cas d’échec des discussions.

Boeing 747 : musée pour British Airways, coincés pour Lufthansa 1 Air Journal

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