Le gestionnaire des aéroports de Paris-CDG et Orly a vu son trafic reculer le mois dernier de 75,6%, l’impact de la pandémie de Covid-19 étant moins fort au niveau du Groupe ADP avec -56,8%. Le premier aéroport français, Roissy, mais aussi celui de Londres-Heathrow reculent dans le classement européen selon ACI Europe, tombant respectivement aux 8ème et 10ième places.

Pour Paris Aéroport seul, les 2,3 millions de passagers accueillis en octobre 2020 se répartissent ainsi : à Roissy, où seuls les terminaux 2E, 2F et 2AC sont actuellement ouverts afin d’accueillir l’ensemble du trafic commercial de passagers, 1,215 millions de clients ont été enregistré (-81,7% par rapport au même mois l’année dernière), tandis qu’à Orly, où les terminaux 3 et 4 sont ouverts (Orly 1 est fermé depuis le 11 novembre au soir), 1,043 millions de passagers ont été accueillis (-60,3%).

Pour Paris Aéroport dans son ensemble, le trafic France est en décroissance de 53,4% ; le trafic Europe (hors France) est en diminution de 79,7% ; le trafic international (hors Europe) est en recul (-79,6%) du fait d’une décroissance de l’ensemble des faisceaux : Amérique du Nord (-92,8%), Asie-Pacifique (-92,4%), Amérique Latine (-87,7%), Moyen-Orient (-81,2%), Afrique (-70,5%) et DROM-COM (-36,6%). Le nombre de passagers en correspondance est en recul de 78,7%. Le taux de correspondance s’est établi à 19,4%, en retrait de 2,8 points par rapport à octobre 2019.

Depuis le début de l’année, le trafic de Paris Aéroport est en diminution de 67,3% avec un total de 30,092 millions de passagers, dont 20,489 millions à CDG (-68,3%) et 9,603 millions à Orly (-64,8%). Le nombre de passagers en correspondance est en diminution de 66,8% ; le taux de correspondance s’établit à 23,1 %, en hausse de 0,7 point

Le Groupe ADP rappelle qu’il a signé le 5 novembre un partenariat avec Cerballiance pour faciliter la réalisation des tests de dépistage au départ nécessaires au voyage des passagers aériens. Les passagers au départ peuvent prendre rendez-vous dans un laboratoire du réseau Cerballiance ou dans un des centres de dépistage Cerballiance en aéroport, installés dès le 6 novembre à Paris-Orly et depuis le 12 novembre à Paris-Charles de Gaulle. Les passagers auront la garantie d’obtenir un résultat sous 48 heures pour un test RT-PCR et sous 1 à 2 heures pour un test antigénique. Ces tests sont à ce jour pris en charge par l’Assurance maladie pour tous les passagers.

En octobre 2020, le trafic total du Groupe ADP est en baisse de 56,8% par rapport au même mois l’année dernière, avec 9,1 millions de passagers accueillis dans l’ensemble du réseau d’aéroports gérés. « S’agissant des plates-formes du Groupe ADP à l’international, et concernant l’activité commerciale régulière, l’ensemble des aéroports sont ouverts à tout type de vols commerciaux, certaines restrictions locales pouvant néanmoins s’appliquer. Les aéroports de Delhi et d’Hyderabad, notamment, sont ouverts pour des vols domestiques et pour des liaisons commerciales internationales régulières se limitant aux pays avec lesquels l’Inde a signé des accords bilatéraux », précise son communiqué. Depuis le début de l’année, le trafic du Groupe ADP est en baisse de 61,3% avec un total de 81,4 millions de passagers accueillis.

« Compte tenu des incertitudes liées à la crise sanitaire », le Groupe ADP travaille sur une hypothèse de trafic pour l’année 2021 qui serait comparée « pour être plus pertinente » aux données de trafic de l’année 2019. Cette hypothèse pourrait ainsi s’établir dans une fourchette comprise entre 45% et 55% du trafic de 2019, s’appuyant notamment sur « une reprise du trafic lente et progressive à partir d’avril 2021 et l’absence de nouvelles restrictions aux voyages à partir de l’été 2021 ».

La crise sanitaire a un impact évident sur le trafic des aéroports, mais également sur leur classement régional selon l’étude d’ACI Europe publiée lundi : l’effondrement du trafic aérien et de la connectivité aérienne entraine « une perturbation massive du classement des aéroports » sur le Vieux Continent. Les chiffres globaux, reflétant les données jusqu’en novembre inclus, montrent que le trafic passagers a aujourd’hui « baissé de 81% sur les réseaux aéroportuaires européens, le seuil de 1,5 milliard de passagers perdus jusqu’à présent cette année étant passé le 15 novembre ». Les aéroports de l’UE, de l’EEE, de la Suisse et du Royaume-Uni voient leur trafic « diminuer en moyenne de 86% par rapport à l’année dernière ». Le trafic dans le reste de l’Europe « reste en quelque sorte plus résilient, diminuant de 59%, un taux qui semble être assez stable pour le moment ». Les aéroports de Russie (en particulier les trois de Moscou) et de Turquie (ceux d’Antalya et Istanbul) surpassent clairement les autres marchés, en raison du dynamisme relatif de leur marché intérieur.

Cette situation a bouleversé le Top 10 des aéroports européens : en septembre, l’aéroport européen le plus fréquenté était selon ACI Europe Antalya avec seulement 2,25 millions de passagers (-53,5%), suivi de Moscou-Sheremetyevo (-53,5%), Moscou-Domodedovo (-26,2%) et Istanbul (-71%). Londres-Heathrow, qui occupe normalement la première place seulement au 10e rang, derrière Paris-CDG (8e, alors qu’il avait devancé Heathrow au classement européen au troisième trimestre) et Amsterdam-Schiphol (9e) – ces grands hubs étant également dépassés par Istanbul-Sabiha Gokcen (5e), Moscou-Vnukovo (6e) et Saint-Pétersbourg (7e). D’autres grands hubs comme Francfort et Munich « n’ont même pas atteint le Top 10 » de ce classement

Pour Olivier Jankovec, directeur général d’ACI Europe, ces aéroports « se préparent à une tendance à la baisse croissante du trafic passagers. Les compagnies aériennes continuent de réduire la capacité prévue en réponse à la poursuite de l’extension des verrouillages locaux dans de nombreux pays – qui ne font qu’ajouter à la douleur déjà infligée par de sévères restrictions aux voyages transfrontaliers. Dans l’état actuel des choses, le trafic passagers revient vers un autre effondrement complet similaire à celui du deuxième trimestre, lorsque les volumes étaient en baisse de 96% ».

Paris Aéroport : chute du trafic et au classement européen 1 Air Journal

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