Pour l’Airports Council International Europe (ACI-Europe), qui représente 500 aéroports dans 46 pays européens, il n’y aucun doute : les low-cost européennes émergeront comme “les gagnantes” de l’après crise de Covid-19.

Clairement, nous voyons que les transporteurs à bas coûts sont les gagnants dans cette crise. Les plus importants ont les résultats financiers les plus solides et disposent de liquidités pour traverser la crise dans les mois à venir“, a déclaré mardi Olivier Jankovec, le directeur général d’ACI-Europe, à l’ouverture de l’Assemblée générale annuelle de l’organisation aéroportuaire européenne.

Leur produit est parfaitement adapté à la nouvelle réalité actuelle tout comme leur gestion des coûts et leur agilité“, a-t-il poursuivi citant l’irlandaise Ryanair et la hongroise Wizz Air comme “les gagnantes“. “Ces transporteurs-là vont gagner des parts de marché et qui sait, le moment venu, ils s’intéresseront peut-être au long-courrier“, a-t-il ajouté.

Selon ACI-Europe, les compagnies low-cost sont avantagées dans la crise notamment grâce à leur réseau limité au moyen-courrier en Europe. Elles exploitent un trafic qui redémarre doucement au gré des restrictions de circulation. En face, les compagnies historiques sont lentes à réorganiser leurs programmes de vols et ont des coûts fixes très importants.  surtout, elles sont pénalisées par le trafic long-courrier encore quasiment à l’arrêt en raison des incertitudes liées à la pandémie du Covid-19 (tout comme les low cost présentes sur le segment long-courrier telles que Norwegian ou Virgin Atlantic).

La compagnie irlandaise Ryanair a annoncé début novembre une perte de 197 millions d’euros au premier semestre de son exercice décalé achevé fin septembre contre un bénéfice de 1,15 milliard d’euros un an plus tôt. Elle espère toutefois qu’après la pandémie, la baisse des coûts mise en place permettra de “capitaliser sur les nombreuses opportunités de croissance qui seront disponibles, particulièrement là où les compagnies concurrentes ont tranché dans leurs capacités ou fait faillite“.

De son côté la low-cost britannique EasyJet a annoncé le 17 novembre une perte de plus d’un milliard de livres sur l’ensemble de son exercice décalé. Optimiste, son dirigeant Johan Lundgren a indiqué que la compagnie dispose, après de vastes réductions de coûts et des milliers de licenciements, “de fondations sans pareil pour émerger forte de la crise“.

En comparaison, les trois groupes aériens européens, Air France-KLM, IAG et Lufthansa ont aligné respectivement des pertes de 1,6, 1,76 et 2 milliards d’euros au troisième trimestre. Au 15 novembre 2020, le trafic aérien était en baisse de 81 % sur l’année dans les aéroports situés sur le continent européen, toujours selon ACI-Europe.

ACI-Europe : les low cost sortiront "gagnantes" de la crise sanitaire 1 Air Journal

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