Le Qatar a annoncé avoir identifié la mère du nouveau-né abandonné début octobre dans l’aéroport de Doha, une découverte qui avait poussé la sécurité aéroportuaire à contraindre des passagères à subir des examens gynécologiques.

«Les enquêtes ont révélé que la mère du nourrisson (…) a jeté le nouveau-né dans une poubelle des toilettes du terminal des départs de l’aéroport et a embarqué dans l’avion vers sa destination», a indiqué le procureur de Doha, dans un communiqué rendu public cette semaine. Les parents du bébé -une fille- sont originaires de «pays asiatiques». Le Qatar utilise en général ce qualificatif pour les personnes d’Asie du Sud (sous-continent indien), d’où viennent un grand nombre de travailleurs immigrés dans ce petit Etat.

Le procureur de Doha a précisé que des démarches avaient été entreprises pour «arrêter la fugitive» -qui se trouve à l’étranger et qui risque quinze ans de prison- en la qualifiant de «condamnée», ce qui pourrait suggérer qu’elle a été jugée in absentia. Par ailleurs, les autorités qataries ont saisi Interpol pour son arrestation.

La mère «a eu une relation avec une personne ayant également la nationalité d’un pays asiatique et cette relation a abouti au nourrisson qui a été trouvé», a précisé le procureur, ajoutant que le père a «admis avoir eu une relation avec la mère du nouveau-né». Egalement, la mère «lui a envoyé un message avec une photo du nouveau-né juste après la naissance» et lui a indiqué avoir jeté le bébé avant de quitter le pays. Des analyses ADN ont confirmé l’identité des parents.

Des passagères -dont deux Britanniques et au moins treize Australiennes- embarquant sur dix vols de Qatar Airways au départ de Doha ont été soumises à des examens gynécologiques après la découverte du bébé dans les toilettes de l’aéroport le 2 octobre. Il s’agissait pour les autorités de l’aéroport de déterminer si l’une d’entre elles avait accouché récemment.

Face au scandale après la révélation de ces examens forcés, le premier ministre qatari, le cheikh Khalid bin Khalifa bin Abdulaziz Al Thani, a exprimé «les excuses les plus sincères à certaines passagères qui ont subi les conséquences» de ces examens gynécologiques forcés pour retrouver la mère du nouveau-né. Les policiers responsables de ces «violations» sont poursuivis en justice et risquent jusqu’à trois ans de prison.

Examens gynécologiques forcés à Doha : la mère du bébé abandonné identifiée et poursuivie 1 Air Journal

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