Le plan social dévoilé par Airbus l’été dernier et portant sur 4248 postes en France est bouclé sauf à Toulouse où 500 emplois sont encore en sursis, aucun licenciement n’étant prévu. La compagnie aérienne Air Greenland a commandé un A330-800, qui devrait remplacer son A330-200 dans environ deux ans.

Annoncée le 30 juin 2020 en réponse à la pandémie de Covid-19, la restructuration de l’avionneur européen concernait environ 15.000 postes à l’échelle mondiale, dont environ 5000 en France. Ce dernier chiffre avait été précisé à 4248 à la mi-octobre, sans compter ATR ou Stelia Aerospace, Airbus estimant alors qu’il n’aurait pas besoin d’avoir recours à des licenciements après la signature d’un accord sur le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) par les syndicats FO et CFE-CGC. Selon un courriel envoyés aux employés et vu par La Tribune, le plan social est officiellement terminé à Nantes et Saint-Nazaire. « L’activité partielle de longue durée a permis là-bas de sauver une grande partie des emplois car ce sont avant tout des usines. (…) Il y a eu également une centaine de départs volontaires sur chacun des deux sites », a déclaré au site économique Florent Veletchy, délégué syndical central CFTC (non signataire en octobre).  

 

 

Le plan d’adaptation au Covid « est en bonne voie de réussite », expliquent dans le courriel Donald Fraty, DRH France d’Airbus et Patrick Piedrafita, président d’Airbus Opérations SAS. « Grâce à l’APLD (l’activité partielle de longue durée), les fonds CORAC pour la recherche et l’innovation, les départs volontaires liés aux mesures d’âge mais aussi de création, reprise d’entreprise, de réorientation professionnelle, de formation qualifiante et de mobilité interne, nous approchons de l’objectif ».

Airbus estime selon La Tribune qu’il reste « 565 postes en jeu » à Toulouse, sur les 3378 suppressions de postes annoncées à l’automne. Plus d’un millier de salariés ont opté pour la retraite anticipée, environ 350 ont choisi l’aide à la création d’entreprise ou le départ volontaire, et « 896 postes ont été sauvés » via l’APLD plus 509 autres via les fonds CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile) pour aider à développer une aviation décarbonée.

Pour les deux responsables d’Airbus, « la mobilité interne, en particulier sur les postes tertiaires, est l’enjeu absolu de la réussite du plan ». Ils citent l’exemple de postes de formation supprimés à Bergerac mais rouvert « ailleurs », mais regrettent que « certains départs volontaires sont aujourd’hui bloqués par manque de demandes de mobilités dites de substitution ».

Le délégué syndical central CFTC et les autres syndicats estiment que les objectifs du PSE a Toulouse pourrait être atteint avant la fin février : « si on nous avait dit que ça se passera comme ça, on aurait tous signé dès le mois de juillet », conclut Florent Veletchy.

Airbus: plan social en France, A330-800 au Groenland 1 Air Journal

©Airbus

Côté clients, la compagnie aérienne Air Greenland a confirmé le protocole d’accord signé en janvier sur la commande d’un Airbus A330-800, type dont elle deviendra le troisième opérateur après Kuwait Airways et Uganda Airlines. L’A330neo rejoindra dans la flotte de la compagnie basée à l’aéroport de Kangerlussuaq (sud-ouest du Groenland) son unique gros-porteur, un A330-200 livré d’occasion en 2002 (30 sièges en classe Affaires, 248 en Economie). Selon Airbus, il « remplacera l’A330-200 vieillissant pour sécuriser les opérations reliant l’île arctique au Danemark à partir de la fin 2022 et au-delà ».

Le CEO d’Air Greenland Jacob Nitter Sørensen a déclaré : « l’A330neo est un élément fondamental de la stratégie de la flotte d’Air Greenland. Le nouvel avion offrira, pour les années à venir, aux voyageurs à destination et en provenance du Groenland une expérience en vol unique tout en laissant l’empreinte carbone la plus faible possible. L’A330neo convient parfaitement à la tâche très difficile de fournir des services de passagers, de fret et de fret sûrs et efficaces toute l’année à destination et en provenance du Groenland ».

Christian Scherer, directeur commercial d’Airbus, se dit « ravi de voir Air Greenland renouveler sa confiance dans la famille A330 et rejoindre le nombre croissant d’opérateurs qui choisissent l’A330neo en remplacement logique de leur flotte vieillissante. Imaginer la livrée rouge distinctive de la compagnie aérienne dans l’environnement de l’Arctique donne une certaine joie de Noël à la fin d’une année qui a été dure pour toute notre industrie ».

L’A330neo devrait permettre l’ouverture de nouvelles liaisons en 2023, quand les nouveaux aéroports de la capitale Nuuk et d’Ilulissat auront été terminés ; actuellement, ils ne peuvent accueillir que de petits avions, tels que les sept Dash-8 200 de 37 sièges également opérés par Air Greenland (ou son Beech B200 de 8 places).

Air Greenland est le troisième opérateur identifié du plus petit modèle d’A330neo, après Kuwait Airways (huit A330-800 attendus) et Uganda Airlines (deux). Au 30 novembre 2020, Airbus affichait également 14 commandes fermes au total, avec deux appareils livrés.

Airbus: plan social en France, A330-800 au Groenland 2 Air Journal

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