Airbus et les syndicats ont signé lundi deux accords sur les 5000 suppressions de postes prévues en France, dont un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui devrait limiter au maximum les licenciements secs d’ici avril prochain, et un sur l’activité partielle de longue durée (APLD).

Après « quatre mois d’intenses négociations » selon le syndicat majoritaire Force Ouvrière, les salariés du constructeur européen peuvent respirer : la menace de licenciements secs est écartée au moins jusqu’à avril 2021, hors catastrophe industrielle. Airbus a réduit de 40% ses cadences de production d’avions commerciaux en raison de la pandémie de Covid-19, et avait présenté fin juin un plan d’adaptation au Covid-19 prévoyant la suppression de 15.000 postes dans le monde d’ici l’été prochain, dont 5000 postes en France (4248 chez Airbus même).

L’accord sur le PSE signé le 12 octobre 2020 (et qui sera bouclé fin mars prochain) répond aux exigences des syndicats sur l’absence de licenciements secs, les salariés d’Airbus visés par les suppressions de postes ayant jusqu’à fin mars pour faire part de leurs intentions (départ anticipé en retraite, création d’entreprise ou formation par exemple). L’APLD devrait de son côté « sauver » 1500 postes, avec des baisses limitées de salaire. Les quelques 700 emplois menacés chez les filiales ATR et Stelia Aerospace sont également concernés.

« Les moyens seront mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas de licenciements secs. C’était notre ligne rouge », a déclaré à l’AFP Dominique Delbouis, coordinateur FO d’Airbus Group. Pour la CFE-CGC, le processus est « en bonne voie pour qu’il n’y ait aucun départ contraint », tandis que selon le délégué CFTC Florent Veletchy cité par France 3, « l’objectif de zéro départs contraints est en ligne de mire et tout à fait atteignable, grâce aux différentes aides de l’État et quelques concessions de la direction. Et ceux qui partiront, partiront dans de bonnes conditions ». La CGT a refusé de signer les deux accords.

FO Airbus rappelle toutefois dans un communiqué être « conscient  que la crise que traverse notre groupe et notre filière, est loin d’être terminée ». Il est selon le syndicat « capital et urgent de trouver les moyens de sortir au plus vite de ce drame sanitaire et de ses répercutions économiques et sociales » dans l’ensemble de la filière aéronautique. Les dirigeants du groupe sont appelés à « renvoyer au plus vite vers nos sous-traitants, les charges de travail qui devront garantir leurs emplois et leurs compétences. Nous sommes tous conscients qu’Airbus est totalement dépendant de cette filière ». Malheureusement selon FO, il est « fort probable, et c’est déjà le cas aujourd’hui, que certaines entreprises n’aient pas la solidité de résister à ce tsunami ».

Airbus : la menace de licenciements secs s’éloigne 1 Air Journal

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