L’aéroport de Bordeaux-Mérignac n’a vu passer que 2,3 millions de passagers en 2020, une chute de 70,7% entièrement due à la pandémie de Covid-19. L’objectif prioritaire pour 2021 est la relance des activités aériennes, en y associant « un enjeu fort » de sauvegarde des emplois et de soutien à l’économie régionale.

L’année 2020 marquée par la crise sanitaire « se clôture avec des résultats tristement historiques pour le secteur de l’aérien », commence le communiqué de l’aéroport bordelais : il comptabilise 2,3 millions de passagers, soit une baisse de trafic de 70,7% par rapport à

2019, résultat de la crise sanitaire et de l’application des restrictions successives de déplacements imposées depuis le mois de mars dernier. Mérignac a passé 56 jours l’année dernière sans aucune exploitation de vols commerciaux de passagers.

Le trafic international est le plus touché, avec un recul de 76,5% et 1.082.000 passagers enregistrés. Les grands hubs intercontinentaux « subissent cette crise de plein fouet » et affichent des faibles performances : Amsterdam (-67,4%), Barcelone (-85,2%), Lisbonne (-73,4%), Madrid (-78,5%), Zurich (-86%). La desserte de Londres et de ses quatre aéroports qui en 2019 avaient totalisé un trafic de plus de 524.000 passagers, s’est effondré de près de 81% (101.000 passagers) et ce « malgré l’excellente nouvelle de l’ouverture par British Airways » l’été dernier d’une liaison au départ d’Heathrow. « Seules les liaisons régulières vers Charleroi, Genève, Bâle, Marrakech, Fès obtiennent des scores meilleurs que la moyenne », souligne l’aéroport ; par ailleurs, « quelques destinations purement touristiques comme Grenade, Fuerteventura, Mykonos, Porto, Prague, Ténériffe ou Vienne » sont en repli plus modéré.

Les vols domestiques ont été également limités, mais dans une proportion moindre. Avec une attrition de « seulement » 61,9%, le trafic domestique a cumulé à 1.171.000 passagers « repassant devant le trafic international ; ce n’avait plus été le cas depuis 2016 ». Paris, première desserte de l’aéroport, finit l’année avec 400.150 passagers transportés, en recul de 67% par rapport à 2019. Bien évidemment, l’impact de l’arrêt de La Navette Paris-Orly d’Air France (566.000 passagers en 2019), conséquence des aides accordées à la compagnie nationale, ainsi que sa suppression du Bordeaux – Lille, « marquent profondément les résultats de trafic ».

Toutefois, sur ce secteur des vols nationaux, les principales lignes comme celles de Lyon, Marseille, Nice et Strasbourg, « évoluent dans une fourchette conforme à la tendance générale, entre -53% et -66% ». En outre, il est possible de noter « quelques satisfactions » au regard de cette conjoncture particulière, notamment sur la Corse, plébiscitée l’été dernier. L’ensemble des lignes desservant l’île de beauté (Ajaccio, Bastia, Calvi, Figari) ne sont en recul que de 30% par rapport à 2019.

L’aéroport de Bordeaux souligne qu’après la fin du premier confinement en mai dernier, puis à nouveau en fin d’année durant la période des fêtes, l’assouplissement des directives nationales a permis de « retrouver un certain niveau d’activité ». Ce sursaut, durant le pic de ces périodes, a permis d’exploiter près de 60% du réseau des liaisons de 2019 au départ de Bordeaux « et constitue un excellent signal de la part des compagnies sur leur volonté de rouvrir rapidement leurs faisceaux de lignes lorsque les conditions épidémiques seront apaisées ».

Aéroport de Bordeaux : baisse de trafic de 70,7% et objectifs pour 2021 1 Air Journal

©Airbus

La compagnie aérienne low cost easyJet devient la première compagnie de la plateforme en nombre de passagers transportés (740.000) suivi par Air France-KLM (682.000), Ryanair (400.000) et Volotea (194.000). Parmi les compagnies régulières, c’est Air Arabia qui a le mieux résisté, son trafic n’ayant chuté que de 38%, suivie de KLM avec sa desserte d’Amsterdam (-62%) et Royal Air Maroc, notamment vers sa plate-forme de Casablanca (-63%). Compte tenu des circonstances, le trafic de l’Aéroport de Bordeaux est devenu « très largement low cost » en 2020 : leur part a représenté 62% du trafic global de l’aéroport.

En nombre de mouvements d’avions, le bilan de Bordeaux-Mérignac « est à l’aune du trafic » : 23.318 mouvements commerciaux ont été enregistrés en 2020 sur la plate-forme, soit une diminution de 65,1%, par rapport aux 66.794 mouvements de 2019. Certaines opérations aériennes d’aviation d’affaires ont « pallié le déficit des dessertes régulières » et, parallèlement, l’activité des industriels ayant été relativement soutenue, le nombre total des mouvements de l’aéroport n’est en retrait que de 53,9%, soit 38.840 mouvements à comparer aux 84.331 mouvements totaux de 2019.

L’aéroport de Bordeaux rappelle avoir toujours été totalement opérationnel même pendant les périodes de confinement, ce qui a permis de conserver une activité ininterrompue des vols cargo et de fret express ainsi que de recevoir à plusieurs reprises des vols sanitaires. L’activité fret est d’ailleurs en faible recul à -19,9%, avec un tonnage transporté de 20.142 tonnes comparées au 25.144 de 2019.

L’année 2021 « marquera sans aucun doute pour l’Aéroport de Bordeaux une période charnière de son histoire » : l’objectif prioritaire est la relance des activités aériennes, en y associant « un enjeu fort de sauvegarde des emplois et de soutien à l’économie régionale dans le respect de ses engagements en faveur de l’environnement et des exigences renforcées de sûreté et de sécurité aéroportuaires ».

Le Conseil de Surveillance de la SA Aéroport de Bordeaux Mérignac a confirmé la feuille de route de la société : la priorité stratégique et opérationnelle « sera donnée au retour de la croissance du trafic, à la préservation de l’emploi et à la poursuite du développement durable au bénéfice du territoire néoaquitain. Dans le contexte d’incertitudes économiques, l’accent sera également mis sur la relation avec les clients et les partenaires institutionnels de l’aéroport. Ce plan de résilience et de reprise 2021-2023 prévoit de maintenir 43 millions d’euros d’investissements sur cette période, dont 8 millions en faveur de l’environnement ».

Aéroport de Bordeaux : baisse de trafic de 70,7% et objectifs pour 2021 2 Air Journal

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