Dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), le gouvernement français veut interdire les vols domestiques s’il y a une alternative possible en train en moins de 2h30, à l’exclusion des vols en correspondance, mais Greenpeace juge ce projet trop timoré.

La CCC demande la fin du trafic aérien sur les vols intérieurs d’ici 2025, pour les lignes “ où il existe une alternative bas carbone satisfaisante en prix et en temps”. Mais selon Greenpeace, qui cite une analyse de Réseau Action Climat, “la mesure du gouvernement ne concernerait que cinq lignes sur la centaine de connexions intérieures existantes“, avec une réduction de “6,6 % les émissions de CO2 issues des vols métropolitains, et de 0,5 % les émissions de l’ensemble des vols au départ de la France“.

L’ONG réclame la suppression des lignes aériennes ayant une alternative ferroviaire de moins de 5 heures pour réduire de 60,6 % les émissions de CO2 des vols métropolitains. Selon elle, la proposition gouvernementale exclurait “les trois connexions les plus émettrices en 2019 (Paris-Nice, Paris-Toulouse, Paris-Marseille)“. Pour ces trajets, l’avion émet de 39 à 53 fois plus de CO2 par passager que le train, selon des données compilées par l’ONG de la SNCF et de la Direction générale de l’aviation civile pour l’avion.

En réaction à la demande de Greenpeace, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) déclare dans un communiqué : “Alors que le projet de loi issu de la Convention citoyenne sur le climat sera présenté en conseil des ministres en février, un rapport de Greenpeace vient alimenter la polémique sur l’objectif prétendument raté de diminution des émissions polluantes du transport aérien français. L’interdiction des vols domestiques y est particulièrement ciblée“.

Or, en inventant des solutions purement nationales, au prétexte d’une soi-disant plus grande rapidité d’action, ou d’un affichage trompeur en matière de réduction des émissions, le risque est surtout de passer à côté de l’efficacité écologique: limiter l’activité des transporteurs nationaux, c’est ouvrir les vannes du trafic à la concurrence internationale, qui fera transiter le même nombre de passagers, le même nombre d’avions, par d’autres hubs mondiaux. Pour un bénéfice climatique nul“, poursuit le SNPL, et de conclure : “les mesures de réduction du transport aérien, pour être efficaces en matière climatique, n’ont de sens que coordonnées à l’échelon international“.

Environnement : Greenpeace réclame encore moins de vols domestiques 1 Air Journal

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