L’avionneur brésilien Embraer a annoncé vendredi avoir livré 130 avions en 2020, un chiffre en baisse de près de 35% par rapport à 2019, après avoir été touché comme toute l’industrie du transport aérien par la pandémie de coronavirus.
« Les livraisons, bien qu’ayant repris dans le courant du quatrième trimestre, ont subi fortement l’impact de la pandémie de Covid-19, surtout pour l’aviation civile », a expliqué Embraer dans son rapport trimestriel.
Troisième avionneur au monde derrière Airbus et Boeing, Embraer doit publier ses résultats annuels le 24 mars. Le constructeur brésilien a déjà annoncé une perte nette de 728,6 millions de dollars pour les trois premiers trimestres de 2020, soit une multiplication par six de ses pertes de la même période de 2019.
Embraer a livré 71 avions au quatrième trimestre -dont 28 avions de ligne et 43 jets d’affaires- soit 10 de moins que sur le quatrième trimestre de 2019, mais 43 de plus que lors du troisième trimestre 2020. L’avionneur brésilien a terminé l’année avec 14,4 milliards de dollars sur son carnet de commandes.
Embraer a traversé de fortes turbulences après son mariage raté avec l’Américain Boeing, qui a abandonné en avril dernier, après des mois de négociations, son projet de rachat pour 4,2 milliards de dollars de la division aviation civile de l’avionneur brésilien.
Greg6 a commenté :
14 février 2021 - 10 h 26 min
La situation d’Embraer sur le marché du jet régional est plutôt avantageuse pour le moment.
Avec la fin de Bombardier, et les retards de Mitsubishi, ils n’ont pas de concurrents capables de livrer des appareils qui respectent les scope clause américaines.
Or, il s’agit du premier marché mondial.
C’est pour cette raison qu’ils ont encore un backlog important de 132 e175 à livrer.
Au niveau mondial, les seuls concurrents sont Russes et Chinois, et ces derniers ne vendent pas (encore) vraiment en dehors de leur marché domestique.
Il faut ajouter aussi qu’ils sont les seuls à proposer des avions régionaux équipés de moteurs de nouvelle génération. Contrairement au ssj-100 ou à l’arj-21.
Et qu’ils proposent une gamme complète, contrairement aux deux précités.
Du coup, leur seul produit en concurrence réelle est l’e195e2, qui fait face à l’a220-100.
Et encore, ce n’est pas forcément le même marché, le choix entre les deux étant aussi une question d’orientation pour une compagnie. Car les a220 sont plutôt vus comme des petits moyen-courrier, plutôt que comme des jets régionaux.
Bencello a commenté :
15 février 2021 - 0 h 58 min
“…Avec la fin de Bombardier, et les retards de Mitsubishi…”
Mitsubishi a racheté le programme des CRJ, pour l’anéantir. Mais ayant “ajourné” son Spacejet, rien ne dit qu’ils ne vont pas profiter de l’ingénierie des CRJ.
Il est vrai que la fusion de ces deux programmes va prendre du temps.
Quant à l’E195-E2, il souffre énormément de n’être qu’une évolution face à un A220 totalement nouveau.
Enfin les finances tendues de Embraer depuis quelques années posent des questions quant à leurs capacités d’innovation. Des partenariats semblent inévitables (Chine?)
Whouahhhhh: belle ambition technique! a commenté :
15 février 2021 - 10 h 58 min
Faut que je me pince pour croire ce que je viens de lire: » la fusion des deux programmes »….
Mazette, beau défit pour les ingénieurs!
Fusionner un bi-reacteur avec implantation sur fuselage a l’arrière…et un autre avec implantation sous les ailes….question équilibrage ça va pas être simple… un quadri 2 sous ailes + 2 en pods au fuselage peut être?
Compte tenu des positions respectives des reacteurs, en conséquence il faudra aussi fusionner les trains d’atterrissage longs du MRJ et ceux courts du CRJ: pas plus simple!
La liste détaillée des choses incompatibles a fusionner serait trop longue pour être mise sur un post ici….ça dépasserait les limites de l’acceptable…. que seul Checklist sait franchir sans gêne dans des interventions longues comme le bras….
Bencello a commenté :
16 février 2021 - 0 h 33 min
la fusion des deux programmes veut (tout simplement) dire combiner les atouts de chacun des programmes: expérience et fiabilité du CRJ (data) et de ses équipes d’ingénieurs, et les innovations du spacejet.
Greg6 a commenté :
15 février 2021 - 5 h 56 min
Je ne m’en fais pas trop pour Embraer.
Ils ont encore un backlog de 270 jets régionaux.
Ils vendent aussi des business jets, et des appareils militaires comme le kc-390 et le Super-Tucano. Avec un certain succès.
Et ils seront soutenus par l’État brésilien.
Même si, je suis d’accord, ils seraient mieux en étant adossés à un gros partenaire. Ce qui était le but recherché avec Boeing.
Leur problème pour l’instant, hormis la crise liée au covid bien sûr, c’est qu’il y a eu un gros renouvellement ces dernières années dans les jets régionaux.
Beaucoup de crj et d’e-jet sont encore jeunes.
Et ils n’ont pas accès au marché Russe et Chinois, qui achètent leurs propres produits.