Le projet de plan de sauvegarde pour l’emploi (PSE) de la filiale régionale d’Air France, HOP, a été retoqué par l’administration du Travail, en particulier sur certains reclassements de navigants vers la maison-mère.

Déjà menacé en décembre dernier, le projet de PDV-PSE (plan de départs volontaires-plan de sauvegarde de l’emploi) de la compagnie régionale française n’a pas été homologué par l’administration. Dans un courrier aux salariés du 16 février 2021 vu par La Tribune, le PDG de HOP Pierre-Olivier Bandet explique qu’il va falloir revoir « certaines mesures prévues au Plan et applicables aux personnels navigants dans le cadre du PDV-PSE », qui concerne plus de 1000 des 2400 employés, navigants et au sol. S’il ne partage pas « toutes les observations » de l’administration et regrette « ce nouveau délai qui entraine une inquiétude supplémentaires », le dirigeant reconnait qu’il faut les prendre en compte afin de pouvoir assurer « la mise en œuvre rapide du Plan » et « sécuriser l’avenir de notre compagnie ». HOP va selon le quotidien convoquer « très rapidement » un comité social et économique (CSE) extraordinaire pour examiner la situation.

La DIRECCTE des Pays de la Loire (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) en charge du dossier dénonce les modalités de reclassement des pilotes, hôtesses de l’air et stewards : le quotidien explique que le plan n’inclut « ni le principe du maintien d’un poste équivalent, ni celui d’une reprise de l’ancienneté ». Une décision contraire au code du travail, mais assumée par la direction d’Air France pour des raisons sociales : un maintien de l’ancienneté et du poste serait contraire aux règles d’embauche inscrites dans les accords d’entreprise des navigants signés avec les syndicats. « Quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, tout nouvel embauché doit avoir passé avec succès la sélection d’Air France (sauf en cas de fusion) et commencera sa carrière dans la compagnie au bas de l’échelle », à savoir copilote sur avion moyen-courrier chez la maison-mère ou chez la filiale low cost Transavia, rappelle La Tribune.

Le sujet provoque en particulier la grogne des commandants de bord de HOP, ayant le plus d’ancienneté et dont les revenus chuteront automatiquement ; il avait été abordé dès la fin 2019 par le syndicat de pilotes SNPL, mais sur fond de dispute entre le bureau HOP et celui d’Air France (beaucoup plus puissant).

Les incitations au transfert volontaire vers la maison-mère ont en outre été réduites à « un mois de salaire par année de présence » pour tous les pilotes selon le SNPL HOP, loin selon un pilote de la prime d’un an de salaire qui permettrait de « maintenir le niveau de vie des “captains” pendant deux à trois ans ». Le président du SNPL Air France Guillaume Gestas rappelait de son côté la présence d’un sureffectif parmi les pilotes AF, et ajoutait : « il n’y aura aucun commandant de bord de HOP qui viendra comme commandant de bord chez Air France ». Le syndicat majoritaire avait signé en juin un accord de rupture conventionnelle collective (RCC), prévoyant le départ volontaire d’un maximum de 403 pilotes à la fin 2020 chez la maison-mère.

« Face à une crise dont l’impact est considérable sur son activité, HOP doit impérativement poursuivre sa transformation et se restructurer. Malgré le délai imposé aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de mettre en œuvre le Plan de Départs dans les meilleurs délais afin de sécuriser l’avenir de la compagnie », a réagi Air France dans La Tribune.

Emploi : le PSE de HOP ne passe pas 1 Air Journal

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