Un Comité Social et Economique  (CSE) s’est tenu cette semaine chez la compagnie aérienne HOP, portant sur la suppression de 1000 postes annoncée l’été dernier – si possible sans licenciement. Le sort des 317 pilotes concernés a en particulier été évoqué, les conditions de leur transfert vers la maison-mère Air France étant contestée.

Aucune annonce officielle n’a été publiée par la compagnie régionale suite au CSE des 22 et 23 décembre 2020, mais les syndicalistes ont présentés une vision sombre de l’état des négociations : « rien n’a bougé depuis juillet », a résumé dans L’Humanité Joël Rondel, secrétaire du comité économique et social de HOP. Le CSE tenu alors à Nantes avait détaillé la suppression de 1019 postes d’ici 2023, dont 317 chez les pilotes et copilotes, 286 chez les hôtesses de l’air et stewards, et 404 dans le personnel au sol ; soit environ 45% des effectifs.

 

Chez les pilotes selon Le Figaro, entre 180 et 200 transferts vers Air France seraient proposés sur la base du volontariat. Mais à des conditions particulières : la compagnie nationale ne recrutant que des copilotes, un Commandant de bord HOP devra abandonner son titre – et la moitié de ses revenus. Les incitations auraient en outre été réduites à « un mois de salaire par année de présence » à tous les pilotes selon le SNPL HOP, loin selon un pilote de la filiale régionale de la prime d’un an de salaire qui permettrait de « maintenir le niveau de vie des “captains” pendant deux à trois ans ». « On assure des vols Air France tous les jours. Mais on nous traite comme si nous ne faisions pas partie du groupe », souligne Émeline Fronteau, présidente du SNPL HOP dans le quotidien.

 

Ces projets de transferts rendent toutefois méfiant le SNPL Air France, dont le président Guillaume Gestas rappelle dans Le Monde qu’il y a « encore un sureffectif » parmi les pilotes AF : « il n’y aura aucun commandant de bord de Hop! qui viendra comme commandant de bord chez Air France », déclare-t-il. Le syndicat avait signé en juin un accord de rupture conventionnelle collective, prévoyant d’ici la fin de l’année le départ volontaire d’un maximum de 403 pilotes. Ce qui représente environ 10% de l’effectif cockpit d’Air France.

Côté PNC, environ 200 hôtesses de l’air et stewards seraient également transférés sur la base du volontariat chez Air France, « sans leur ancienneté et avec une affectation à des postes de débutants avec le salaire ad hoc ». Au sol, tous les emplois supprimés chez HOP seraient reclassés chez la maison-mère, « à salaire équivalent et avec la reprise de l’ancienneté », mais en majorité avec un déménagement vers Roissy. Air France avait promis en juillet dernier que les 7580 suppressions de postes, dont 1403 chez HOP, se feront sans départ contraints, tout en expliquant que le refus de mutation vers d’autres sites ou régions pourrait entrainer des licenciements. 

Selon Le Figaro, ce plan social pourrait être « attaqué en justice par des pilotes ou des hôtesses en colère de se voir proposer un reclassement dans le groupe avec une baisse de salaire ». 

Rappelons que la restructuration du réseau intérieur d’Air France, qui a perdu 200 millions d’euros l’année dernière dont 80 millions sont imputés directement à HOP (et ce avant même le début de la pandémie de Covid-19), implique pour celle-ci la perte de nombreuses liaisons domestiques, dont toutes celles à Paris-Orly mais aussi des « transversales » comme Lyon – Nantes, certaines lignes étant en outre transférées à la low cost Transavia. La filiale régionale ne conservera que deux bases à Roissy et Lyon, et sa flotte passera de 69 à 32 avions, uniquement des Embraer, ce qui entrainera la fermeture des centres de maintenance de Morlaix et Lille. La réduction structurelle de la capacité du groupe devrait atteindre au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la crise.

Plan social chez HOP : ça coince encore 1 Air Journal

©Aéroport de Lille