Les effectifs de la compagnie aérienne régionale HOP ne devraient pas dépasser 1403 postes contre 2421 aujourd’hui, la réduction de 40% du réseau intérieur prévue par la maison-mère Air France affectant tous les corps de métiers.

Alors que la montée en puissance de la filiale low cost Transavia France sur le marché domestique était entérinée par le syndicat de pilotes SNPL le 12 aout 2020, les salariés de HOP n’ont pas entendu la moindre bonne nouvelle lors d’un CSE à Nantes, qui se poursuivra ce jeudi matin. Fin 2022, la compagnie régionale ne devrait plus compter que 1403 pilotes, hôtesses de l’air et stewards, techniciens et personnel au sol.

Les 1018 suppressions de postes (328 PNT, 286 PNC et 404 au sol) devraient intervenir à partir du début 2021, et se faire via des plans de départ volontaires, des accords de rupture conventionnelle collective (comme chez les pilotes par exemple), et surtout le non remplacement des départs naturels qui pourrait concerner la moitié des postes visés. Et ce sans départ contraint selon le gouvernement, qui a fourni à Air France une aide d’Etat à hauteur de 7 milliards d’euros – même si le CEO de HOP Pierre-Olivier Bandet a reconnu que si un sureffectif persiste des « départs contraints » étaient envisageables à l’horizon 2023.

La restructuration du réseau intérieur d’Air France, qui a perdu 200 millions d’euros l’année dernière dont 80 millions sont imputés directement à HOP (et ce avant même le début de la pandémie de Covid-19), implique pour celle-ci la perte de nombreuses liaisons domestiques, dont toutes celles à Paris-Orly mais aussi des « transversales » comme Lyon – Nantes, certaines lignes étant en outre transférées à Transavia (entre Paris et Montpellier ou Biarritz par exemple). Elle ne conservera que deux bases à Roissy et Lyon, et sa flotte passera de 69 à 32 avions, uniquement des Embraer, ce qui entrainera la fermeture des centres de maintenance de Morlaix et Lille.

« On voit ça d’un mauvais œil puisque ça revient à déshabiller Hop! pour rhabiller Transavia », a déclaré sur Europe 1 Étienne Rossignol, élu de l’Union des navigants de l’aviation civile (UNAC) au CSE. Avant de dénoncer les probables mobilités contraintes : « si les gens n’acceptent pas de changer de bassin d’emploi ou, dans le cas des personnels navigants, s’ils n’acceptent pas de repartir tout en bas de l’échelle des grilles salariales d’Air France, ils seront en position d’être licenciés », ajoute le syndicaliste. « On va amplifier la lutte et continuer à se battre car ce plan est inacceptable. Ce n’est pas un plan de restructuration, c’est un plan de destruction », a affirmé à l’AFP Joël Rondel, secrétaire du CSE et élu CGT. 

Le plan global de départs volontaires du groupe Air France porte sur 7580 postes d’ici fin 2022. Air France-KLM prévoit au total une réduction structurelle de la capacité du groupe qui devrait atteindre au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la crise sanitaire.

Air France sacrifiera bien 40% des postes chez HOP 1 Air Journal

©Aéroport de Lille