Parmi les 7582 suppressions de postes d’ici fin 2022 confirmées vendredi par la compagnie aérienne Air France, deux sites de maintenance de la filiale régionale HOP sont appelés à fermer, à Morlaix et à Lille. Au grand désespoir des syndicats et des élus locaux.

La rumeur courrait depuis des jours, bien avant l’officialisation le 3 juillet 2020 par le groupe Air France de la perte de 1020 emplois dans sa filiale régionale née en 2013 de la fusion des compagnies Brit Air, Régional et Airlinair, pour s’adapter à la baisse d’activité liée à la pandémie de Covid-19. HOP devant voir sa flotte réduite à une trentaine d’avion, les besoins de maintenance seront automatiquement réduits : 291 poste seront supprimés dans cette activité, et deux sites sont appelés à fermer.

Celui à l’aéroport de Lille-Lesquin, jugé trop proche de Roissy, devrait avoir confirmation mardi du sort de la cinquantaine d’employés concernés : le directeur général de HOP Pierre-Olivier Bandet y est attendu selon La Voix du Nord, pour rencontrer les délégués syndicaux. « « On ne connaît pas encore les modalités et les propositions de reclassement, mais on sait que le site est condamné », résume un technicien sous couvert d’anonymat dans le quotidien.

L’impact social sera encore plus important à Morlaix dans le Finistère, où une manifestation a déjà eu lieu vendredi : les 276 salariés affectés sauront mercredi quel avenir leur est proposé par Air France, après la fermeture du site annoncée d’ici 2023. Le secrétaire du CSE (CGT) Joël Rondel a dénoncé « les 1022 suppressions d’emploi, l’arrêt de certaines lignes, le transfert d’activité de notre périmètre vers Transavia », tandis que les élus locaux demandaient selon Ouest-France au gouvernement d’exiger des dirigeant du groupe le maintien du site « en contrepartie de l’argent public versé ». Cette fermeture « est contraire aux annonces du président de la République faites lors de la convention citoyenne et de sa volonté de ne plus voir fermer des usines en province, pour les concentrer dans les grandes métropoles », a souligné dans le quotidien le maire de la ville Jean-Paul Vermot.

Ces suppressions de postes devraient passer par des accords de rupture conventionnelle collective (comme dans le cas des pilotes), des plans de départs volontaires (au sol en particulier), des départs en retraite anticipés – et le non-remplacement des départs naturels, qui concernerait environ 3500 employés chez Air France. Elle et sa filiale « mèneront l’ensemble de ces processus dans le respect du dialogue et avec responsabilité et transparence sur les enjeux de reconstruction du groupe Air France ». Le plan Vesta de restructuration, sera présenté fin juillet, en même temps que celui du groupe Air France-KLM qui prévoit une réduction structurelle de la capacité du groupe qui devrait atteindre au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la crise.

Air France expliquait vendredi que la pandémie de coronavirus a eu pour effet de faire chuter de 95% son activité et son chiffre d’affaires pendant ces trois derniers mois ; « au plus fort de la crise, la compagnie a perdu 15 millions d’euros par jour », précisait-elle. La reprise s’annonce « très lente en raison des nombreuses incertitudes qui persistent sur la situation sanitaire, la levée des restrictions de voyage et l’évolution de la demande commerciale », et sur la base « d’hypothèses de reprise ambitieuses » le retour à la normale n’aura pas lieu avant 2024.

Emploi Air France HOP : Morlaix et Lille fixés cette semaine 1 Air Journal

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