Le syndicat majoritaire SNPL a donné son accord à un plan de départs volontaires concernant jusqu’à 403 pilotes de la compagnie aérienne Air France, dans le cadre du plan de restructuration post-pandémie de Covid-19 qui la verra supprimer des milliers de postes d’ici fin 2022 et réduire de 40% son réseau domestique. Le vol spécial en Airbus A380 devrait décoller vendredi après-midi de Paris, en adieu au superjumbo tricolore qui ne transportera plus de passagers.

Non-signataire de l’appel à négocier lancé par 14 syndicats de la compagnie nationale française, le SNPL va selon Le Figaro signer un accord de rupture conventionnelle collective, prévoyant d’ici la fin de l’année le départ volontaire d’un maximum de 403 pilotes. Ce qui représente environ 10% de l’effectif cockpit d’Air France. « Les accords de fin de secteur A380 organisant la mobilité des pilotes ainsi que l’accord sur la rupture conventionnelle collective ont été validés par notre conseil syndical », la signature étant attendue dans les prochains jours selon Guillaume Schmid, vice-président du SNPL. La mention des Airbus A380 est une conséquence de la décision de la compagnie d’accélérer le départ des neuf derniers surperjumbos de sa flotte, initialement programmée pour la fin 2022 ; environ 200 pilotes sont concernés, sans que l’on sache si tous bénéficieront de cet accord.

L’annonce intervient alors qu’Air France doit officialiser le 3 juillet 2020 le détail des suppressions de postes à venir dans le cadre du plan Vesta de restructuration : une conséquence de la réduction annoncée d’ici fin 2021 du réseau intérieur assuré par la filiale HOP (de l’ordre de 40% avec plan de départs volontaires à l’appui), et de la réduction structurelle de la capacité du groupe qui devrait atteindre au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la crise.

La possibilité de supprimer entre 15% et 20% des effectifs serait étudiée par Air France, concernant jusqu’à 8500 de ses employés et environ 1200 chez HOP. Selon les syndicats, cela passerait a priori par des plans de départs volontaires et des ruptures conventionnelles collectives (pour les navigants, comme celle approuvée par le SNPL), en plus des départs en retraites anticipés.

La semaine dernière, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire expliquait avoir demandé à Air France de ne pas engager de départs « contraints » dans le cadre de Vesta : « il y aura des ajustements nécessaires », a-t-il reconnu, « mais je souhaite et je demande à Air France qu’il n’y ait pas de départs forcés. Je crois que c’est ça la ligne rouge importante ». L’aide d’Etat accordée à hauteur de 7 milliards d’euros était soumise à des conditions écologiques mais pas sociales.

Côté flotte, alors que la compagnie de l’alliance SkyTeam se prépare à accueillir son sixième Airbus A350-900 baptisé Marseille (sur les 38 attendus a priori d’ici 2025), elle a annoncé pour le vendredi 26 juin un vol d’adieu à l’A380, « prévu exclusivement pour le personnel ». Si aucun détail n’a été officialisé, les sources d’Actu Aero évoquent un départ de Paris-CDG vendredi « vers 15h50 » de l’A380 MSN99 immatriculé F-HPJH, parti début juin pour les installations de Tarmac Aerosave à Tarbes. Ce vol d’adieu accueillerait tous les pilotes A380 d’Air France, la directrice générale Anne Rigail et le CEO du groupe Air France-KLM Benjamin Smith, ainsi que « des salariés et quelques invités triés sur le volet ».

Air France : accord pilotes et dernier vol A380 1 Air Journal

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